La météo de 2024 aura bien plus déçu les Suisses que la performance de la Nati à l'Euro. Les semaines de pluie auront culminé dans des épisodes de précipitations désastreuses, notamment en Valais et dans le Tessin, où plusieurs personnes ont trouvé la mort dans des intempéries dévastatrices.
Mais une autre victime se profile à l'horizon, moins visible dans le chaos ambiant: le tourisme. En Valais notamment, si les hôteliers avaient repris du poil de la bête depuis le Covid, les mauvaises conditions de l'été 2024 risquent à nouveau de les faire rentrer dans une période noire.
Le mauvais temps est une menace évidente pour les établissements alpins. Mais les crues et autres glissements de terrain sont encore moins de nature à rassurer les vacanciers. «Les premiers feedbacks que nous avons indiquent que la météo et les actualités ont un impact sur la fréquentation touristique», indique Damian Constantin, directeur de Valais Wallis Promotion, organe de promotion valaisan qui s'occupe entre autres du tourisme.
«L'été, les réservations se font plutôt de la part des Suisses et sont habituellement effectuées dans des échéances plus courtes», explique Damian Constantin. La météo joue donc un rôle important. Mais les chiffres exacts du nombre de nuitées arrivent toujours à raison de deux mois d'écart par l'Office fédéral de la statistique.
Il faut dire qu'en fonction des conditions météorologiques, les touristes suisses ne vont pas au même endroit. «Si la météo n'est pas sûre, une partie de la clientèle a tendance de s'orienter vers des destinations où le beau temps est quasiment certain», explique Damian Constantin. Ce qui n'est pas le cas des régions de montagne.
L'origine des touristes a bien une influence. Si les Helvètes bougent la région, la clientèle européenne, et celle des «marchés lointains» (asiatique, américain) – qui ont souvent prévu une tournée européenne complète – viendront en Suisse de toute façon.
D'autant plus que le Valais compte quasiment autant de nuitées en hiver (2,3 millions) qu'en été (2,2 millions). Le développement des activités de plein air (randonnée, VTT, etc.) l'explique notamment. Mais l'été n'est pas terminé: «La saison dure jusqu'en octobre et nous connaissons depuis quelques années une forte croissance touristique en septembre et octobre», indique Damian Constantin.
Mais le mauvais temps présent depuis le mois de mai n'a pas globalement dissuadé les touristes de réserver en Suisse. Une étude récente de Suisse tourisme, publiée mi-juin, indique ainsi que «les prestataires d’hébergement s’attendent en effet à une augmentation estimée à 12% par rapport à l’été dernier», et ce basé sur «l'état actuel des réservations». Comment expliquer une situation inverse en Valais?
Il faut dire, déjà, que les Suisse interrogés sont moins nombreux qu'en 2023 à rester au pays cet été: «39% des personnes interrogées ont l’intention de passer leurs vacances en Suisse cet été, contre 43% l’année dernière», explique l'enquête. Logiquement, l'augmentation se fait grâce aux touristes étrangers.
Et puis, ce sont les zones urbaines qui ont bénéficié de l'afflux post-pandémie. «Après le Covid, les villes et certaines régions en Suisse ont fortement profité d'un retour des touristes», indique le Valaisan.
Les inondations semblent donc arriver à un mauvais moment pour le tourisme valaisan.
Mais pour Damian Constantin, ce n'est qu'un mauvais passage. «Cette crise que connaît le Valais est ponctuelle. Les images sont médiatisées, il y a les réseaux sociaux.»
Le directeur de l'association valaisanne en est toutefois certain: