L'été ne semble jamais vouloir arriver en Suisse: le mauvais temps présent depuis le mois de mai s'est transformé en intempéries en cette fin du mois de juin. Des Grisons à Morges, en passant par le Valais et le Chablais vaudois, les inondations, débordements et autres glissements de terrains se multiplient.
Que s'est-il passé au-dessus de Morges? «Il y a eu ce qu'on appelle une "goutte froide", c'est-à-dire une dépression en altitude qui déplace de l'air humide et chaud», explique Vincent Devantay, météorologue à météonews. «Elle est venue depuis l'Italie. Le problème, c'est que les vents en altitude étaient très faibles: lorsque l'orage a éclaté, il a eu lieu de manière stationnaire.»
Autrement dit, toute l'eau s'est déversée d'un coup au même endroit. «Sur les villages au nord et au nord-est de Morges», explique le météorologue. Si la ville en tant que telle n'a pas été arrosée, «les pluies ont ruisselé»: les sols se sont gorgés d'eaux et la Morges a gonflé d'un coup.
Le débit de la rivière, d'habitude de 0,3 mètre cube par seconde, est monté à 42 mètres cubes! Lors de la dernière plus grande crue, en 2002, le débit était moitié moins fort, à 23 mètres cubes par seconde.
Morges n'est pas la seule zone à avoir été touchée. «La Venoge est montée de deux mètres en moins d'une heure», explique le météorologue. Dans le nord-Vaudois, une grande quantité de pluie s'est déversée près de Sainte-Croix, à L'Auberson, où 129 mm par mètre carré sont tombés.
La situation est plus tranquille dans le Valais et le Chablais vaudois, où le Rhone était sur le point de déborder le week-end dernier: «Son débit s'est régularisé», explique Vincent Devantay. A Sion, il est à peine au-dessus de la moyenne mercredi et dans le Chablais, il reste assez élevé, mais pas inquiétant.
La situation ne serait peut-être pas terminée: mercredi après-midi, les «mêmes ingrédients» sont encore présents: «le risque d'orage est marqué avec beaucoup d'humidité dans l'atmosphère qui se matérialise sous forme de forte averse, localisée, car les vents en altitude sont toujours faibles».
Le météorologue pointe notamment du doigt l'Arc jurassien et la région de Gruyère comme zones à risque. Mais impossible à dire précisément si et où une averse massive pourrait avoir lieu.
Les conditions devraient être plus clémentes jeudi et vendredi avec un temps ensoleillé et chaud, mais les pluies devraient revenir samedi, entre l'après-midi et le début de soirée. Les fans zones qui montreront le match Suisse-Italie, qui doit débuter à 18h, vont-elles être arrosées? «Ce n'est pas impossible», estime Vincent Devantay. Mais les averses pourraient avoir lieu à 16h comme à 20h.
Quant au mois de juillet, «la première semaine va continuer à voir des températures en dessous des normes saisonnières», explique Vincent Devantay. Il n'y a pas non plus «d'indice qui montre une vague de chaleur» pour la suite. Bref, l'été a décidé d'attendre encore un peu avant de pointer le bout de son nez.