La Migros est accusée de discrimination. Comme l'écrit 20 minutes, le distributeur a licencié sans préavis une caissière parce qu'elle avait décidé de porter le voile. Celle-ci a porté plainte contre l'entreprise.
Mais reprenons les choses dans l'ordre: M.A.*, comme la femme est désignée dans l'article, travaillait depuis 2017 à la caisse d'une succursale lucernoise du géant orange. Cette femme kurde, qui vit en Suisse depuis des années, a longtemps renoncé à porter le foulard. En juillet 2023, elle a sauté le pas.
Ses supérieurs ont avancé l'argument du code vestimentaire, selon lequel les symboles religieux sont interdits. Cette explication n'a pas convaincu M.A.:
M.A. a demandé à être transférée dans un autre service, sans succès. Elle s'est alors absentée du travail les jours suivants, car elle ne se sentait plus à l'aise sans son foulard. Résultat: l'employeur l'a licenciée sans préavis. M.A. porte maintenant plainte contre Migros, pour laquelle elle a travaillé pendant six ans.
Selon la porte-parole de la Migros, Carmen Hefti, le code vestimentaire du personnel des filiales des coopératives est réglementé au niveau national, «avec une marge de manœuvre pour l'aménagement spécifique à la coopérative ou à l'entreprise». Il est interdit à tous les collaborateurs en contact avec la clientèle de se couvrir la tête:
De plus, dans sa réponse, la Migros souligne que les règles de sécurité et d'hygiène doivent être respectées à tout moment. Interrogée par CH Media sur le rapport exact avec l'exercice du travail à la caisse, Carmen Hefti répond que cette affirmation s'entend de manière générale en ce qui concerne le travail à la Migros.
Il semble, toutefois, que Migros ne soit plus tout à fait à l'aise avec ces directives. En effet, selon la porte-parole, des discussions sont actuellement en cours avec les coopératives afin d'adapter le code vestimentaire sur certains points. Le port du hijab fait également partie de cette discussion.
Coop interdit également à son personnel de vente de porter un couvre-chef. C'est clairement communiqué lors de la signature du contrat, comme l'explique la porte-parole Sina Gebel.
Dans les lieux en contact avec la clientèle, on renonce donc autant que possible aux symboles de toutes sortes, «notamment les symboles d'engagement politique ou d'appartenance à un groupe de supporters, ainsi que tout symbole religieux».
Le groupe Valora, connu pour ses marques Brezelkönig, Avec ou Caffè Spettacolo, traite en revanche le sujet de manière plus souple, comme le confirme son porte-parole Sascha Heiniger:
Et comment la Poste aborde-t-elle cette thématique? «La Poste s'engage pour l'égalité des chances et donc pour la tolérance et l'ouverture envers les autres cultures et religions», explique la porte-parole Jacqueline Bühlmann.
Cette règle s'applique également aux employés en contact avec la clientèle.
Jacqueline Bühlmann renvoie au droit constitutionnel à la préservation de la liberté de conscience et de croyance. Des personnes de plus de 100 nations travaillent à la Poste, la diversité culturelle est donc grande:
Selon la porte-parole, il n'existe donc pas de directives à l'échelle du groupe concernant le port de vêtements et de bijoux à caractère religieux sur le lieu de travail et, par conséquent, pas d'interdiction du port du voile.
Adapté de l'allemand par Tanja Maeder