Supermarché Migros de La Neuveville, canton de Berne, vendredi matin. La succursale vient d'ouvrir ses portes. Des employés peaufinent la mise en place, les premiers clients nourrissent leur caddie. Au plafond, les néons, d'ordinaire généreux en lumière crue, font profil bas. Il ne fait pas nuit, mais les rayons sont tamisés. Or, la grande distribution a toujours eu à coeur de surexposer ses assortiments à nos fringales. Ne résistant pas à l'envie d'éclairer nos propres lanternes, nous partons à la chasse aux informations auprès d'un employé.
La discussion se poursuit. On nous explique que, pour l'heure, seul le personnel est concerné par ces exercices. Ensuite, au fil des mois d'hiver, la clientèle devra également composer avec un éclairage qui se contentera de ronronner. «Des restrictions de lumière qui auront lieu principalement le matin. Les mois de janvier et de février seront les plus critiques.»
Petit mail au porte-parole de Migros, à Zurich, histoire d'en savoir un peu plus. «Migros a mis en place un système de gestion de crise professionnel et éprouvé, nous apprend-on. Différents scénarios possibles y font l'objet d'exercices et de préparatifs réguliers.»
Des exercices et des préparatifs comme ceux qui se sont déroulés vendredi matin dans la succursale de La Neuveville? «Vous comprendrez que nous ne communiquons pas sur des scénarios, des hypothèses ou sur les exercices en cours, mais seulement sur ce qui est concrètement en place ou décidé.»
Nous n'en saurons donc pas davantage sur le «camp d'entraînement» de La Neuveville. Ou encore si d'autres tests en situation réelle sont actuellement en cours dans le reste du pays.
Qu'une importante entreprise comme Migros se prépare à affronter la rudesse de l'hiver, les menaces de pénurie et d'éventuels black-outs à venir, n'a évidemment rien de surprenant. «Pour ce faire, nous sommes en contact régulier avec les autorités fédérales et cantonales ainsi qu'avec les principaux interlocuteurs en la matière.»
Migros avait d'ailleurs annoncé récemment qu'elle renoncera aux illuminations de Noël. La semaine dernière, dans le journal alémanique Blick, le patron du géant orange évoquait déjà quelques scénarios, jusqu'à celui du pire: la fermeture de certaines filiales.