Les chiffres communiqués mercredi par l'Académie suisse des sciences naturelles (SCNAT) sont impressionnants. Les glaciers ont perdu cette année environ trois kilomètres cubes de glace. Cela représente 6,2% du volume restant, un record absolu.
Jusqu'à présent, les années où la perte de glace atteignait 2% étaient déjà qualifiées d'«extrêmes». La valeur enregistrée cette année dépasse nettement les précédents records:
Le peu de neige tombée en hiver et les vagues de chaleur persistantes en été expliquent cette situation. Pour la SCNAT, «le drame était annoncé»:
C'est lors des années chaudes et sèches que les glaciers sont importants pour l'équilibre hydrique et l'approvisionnement énergétique, souligne l'Académie des sciences naturelles. C'est ce que montre l'évolution de la fonte. La fonte des glaces en juillet et en août aurait ainsi fourni à elle seule suffisamment d'eau pour remplir entièrement tous les lacs de barrage des Alpes suisses.
La perte de glace a été particulièrement importante pour les petits glaciers. Les glaciers du Pizol dans le canton de Saint-Gall, du Vadret dal Corvatsch dans les Grisons et du Schwarbachfirn à Uri ont presque disparu.
En Engadine et dans le sud du Valais, une couche de glace de 4 à 6 mètres d'épaisseur a à son tour disparu à 3000 mètres d'altitude. C'est parfois plus du double du maximum enregistré jusqu'à présent. Des pertes significatives ont été mesurées même aux points de mesure les plus élevés, comme au Jungfraujoch.
La perte moyenne d'épaisseur de glace est d'environ trois mètres dans toutes les régions. Selon la SCNAT, les observations montrent que de nombreuses langues glaciaires se désagrègent et que des îlots rocheux émergent de la fine glace au milieu du glacier. Ces processus accélèrent encore la désintégration. (asi/ats)