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Meurtre de Morges: l'accusé voulait «poignarder des mécréants»

Le tueur de Morges voulait «poignarder des mécréants» et punir la Suisse

Le ressortissant turco-suisse accusé de l'assassinat d'un Portugais en 2020 à Morges a donné des explications confuses sur ses motivations et sa vision de l'islam. Il a affirmé qu'il s'était trompé sur l'Etat islamique et qu'il regrettait son acte.
13.12.2022, 11:0213.12.2022, 13:08
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Le prévenu a comparu, lundi, devant le Tribunal pénal fédéral à Bellinzone. Tête baissée et menton collé à la poitrine durant toute l'audience, il s'est dit toujours pratiquant, priant cinq fois par jour.

La cour a tenté de comprendre l'assassinat du 12 septembre 2020. Le prévenu, surnommé «le tueur du kebab», a parlé «d'un retour du passé», du souvenir de la guerre sainte de l'Etat islamique (EI) en Syrie et des attentats en Europe. En 2017 déjà, l'accusé aurait parlé de sa volonté de punir la Suisse pour sa participation à la coalition anti-EI, en «schlasser des kouffars (poignarder des mécréants)».

Il souhaitait défendre le prophète

L'accusé a reconnu n'avoir «aucune idée» du nombre de soldats et d'armes envoyés par la Suisse en Syrie. C'est un communiqué de l'EI qui lui aurait appris que la Suisse faisait partie de la coalition. Ce croyant voulait défendre le Prophète.

«Celui qui attaque l'islam s'en prend au Prophète. En prison, je me suis rendu compte que je m'étais trompé. Je suis désolé, je me suis trompé»

Il a également reconnu qu'en choisissant une attaque au couteau, il avait suivi l'un des modèles proposés par l'EI. Après les faits, il était fier d'avoir obéi à Dieu. Aujourd'hui, il s'est dit «triste pour la victime et sa famille, désolé pour cet incident». L'homme a expliqué le téléchargement et le visionnement de dizaines de vidéos et d'images d'exécutions et de tortures par sa volonté de s'informer sur l'Etat islamique (EI). Il se serait rendu compte désormais que l'islam est une religion «pacifique», qui prône la paix.

Position confuse et contradictoire

Sa position par rapport à l'Etat islamique (EI) est apparue confuse et contradictoire. Sans adhérer à l'organisation, il dit soutenir l'idée d'un califat. Il a également critiqué certaines actions qui sont interdites par le Coran, comme de brûler des personnes vivantes. Il s'est aussi distancé des attentats par fusillade en Europe, qui ne seraient pas conformes à la loi du talion. «Si l'on est attaqué par des bombes en Syrie, on doit riposter avec des bombes.»

C'est «par un coup de tête, par ennui», que le prévenu a expliqué sa tentative d'incendie d'une station-service en avril 2019. Il a parlé de «petite bêtise» improvisée. Le président lui a rappelé qu'il avait tout de même amené du liquide inflammable, des chiffons, des allumettes et un briquet.

D'autres agressions ont été évoquées lundi et notamment l'attaque d'un gardien de prison que l'accusé a justifié par les «coups tordus» de ce dernier. Outre la consommation de cannabis, le prévenu répond aussi de l'agression d'un agent de la police fédérale dans une voiture. Parce que les policiers auraient refusé d'éteindre la musique, il les aurait agressés par «énervement».

L'audience se poursuit ce mardi avec l'audition des proches, de l'expert psychiatre et des témoins. (ats/sia)

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