Comment passer un bon Noël malgré la vague Covid
C'est l'hiver et avec lui, son lot de personnes malades. Toux, grippe, oreilles bouchées et bien d'autres symptômes accompagnent cette vague habituelle des maladies des voies respiratoires. Mais l'hiver, c'est aussi Noël, qui arrive avec ses moments de convivialité dans le salon. Jeunes et moins jeunes se retrouvent à cette occasion. Parmi eux, parfois, des personnes à risques.
Comment se comporter en cette période de fêtes? Le chercheur Andreas Kohler, infectiologue et spécialiste en Covid long à l'hôpital cantonal de Saint-Gall, lance:
Il complète: «La proportion de personnes qui risquent de développer une forme grave du Covid diminue au fur et à mesure que l'immunité augmente dans la population, même chez les personnes âgées. Au niveau individuel, il est possible de se protéger avec des mesures simples comme les masques et l'hygiène des mains».
Attention aux personnes fragiles
Le chef de la commission de vaccination Christoph Berger a lui un autre avis:
Et de compléter: «En cas de symptômes de refroidissement, il faut porter un masque, surtout si des personnes particulièrement vulnérables sont présentes». Mais il n'est pas toujours possible de savoir par quelle maladie on est touché. Même les médecins ne font plus de tests pour s'assurer que vous souffrez du Covid ou non.
Pour la plupart des gens, ce n'est d'ailleurs pas nécessaire, explique Andreas Kohler. «Mais il y a des patients à risque chez qui une infection Covid ou la grippe peut devenir plus grave. Un diagnostic de ces deux virus peut donc être utile chez ces personnes, qui présenteraient des symptômes prononcés. Il permet de gérer la maladie avec un traitement ciblé.»
Le Covid circule encore
Si la pandémie est terminée, le Sars-CoV-2 lui, est toujours actif. Certes, la plupart des stations d'épuration en Suisse affichent depuis peu une courbe de charge virale en forte baisse. Mais ce n'est qu'un seul paramètre, explique Andreas Kohler:
Nombre de cas Covid confirmés en laboratoire en Suisse
«De ce point de vue, on ne peut pas dire que la vague est terminée», estime Andreas Kohler. Il y a encore entre 10 et 15 décès par semaine en Suisse dus au Covid.
Selon l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) et la Commission pour les vaccinations (CFV), que Christoph Berger cite, il est recommandé aux personnes de plus de 65 ans et aux plus jeunes souffrant de maladies chroniques de se faire vacciner contre la grippe et le Covid. Le moment idéal pour se faire vacciner se situait entre la mi-octobre et la mi-décembre.
Mais ceux qui ont la gorge qui gratte et qui craignent d'être contaminés sous le sapin de Noël peuvent encore se faire vacciner. «Plus les seniors seront nombreux à se faire vacciner, moins nous, les médecins gériatres, verrons de patients dans nos services et nos unités de soins intensifs dans les semaines à venir», estime Anja Kwetkat, spécialiste d'un célèbre portail de santé allemand.
Selon l'OFSP, il est encore temps pour se faire vacciner contre la grippe, afin que le système immunitaire de l'organisme puisse mettre en place une protection vaccinale avant que la vague de grippe arrive. En Suisse, son pic a lieu en général entre fin décembre et janvier.
Plus de chiffres de vaccination en Suisse
L'OFSP ne sait toutefois pas combien de personnes à risque ont reçu un booster Covid. Pendant la pandémie, l'OFSP avait une connaissance précise de la couverture vaccinale de la population grâce à l'obligation de déclarer les vaccins Covid-19. «Mais comme le Sars-CoV-2 est devenu endémique, l'obligation de déclarer la vaccination Covid-19 à la Confédération a été suspendue début juillet», explique Simon Ming, porte-parole de l'OFSP. Les statistiques ont disparu depuis.
Seuls certains cantons connaissent encore le nombre de vaccinations contre le Covid. A Saint-Gall par exemple, «environ 12 000 personnes ont été vaccinées contre le Sars-CoV-2 depuis début octobre», annonce le département de la santé de ce canton. Cela représente 12% des personnes âgées qui devraient se faire vacciner. Mais l'OFSP ne semble pas vraiment s'y intéresser.
Nouveau variant en Suisse
Et à moins qu'un nouveau variant plus dangereux du Covid-19 n'apparaisse pas, ce qui est improbable, la situation ne changera pas. Selon l'expert en virus Richard Neher, du biocentre de l'université de Bâle, un nouveau variant s'impose en Suisse, qui descend du variant «Pirola»:
Ce variant n'entraîne toutefois pas une évolution différente de la maladie. «Il se propage rapidement et génère une grande vague», explique l'analyste de virus. En revanche, la part d'Eris, EG.5.1, diminue continuellement. Seuls les descendants d'Eris sont encore séquencés, mais ils sont supplantés par JN.1.
La variante HV.1 représente une part encore un peu plus importante, avec 15%. «Mais elle va probablement reculer si JN.1 continue à dominer», explique Neher. Pour la grande majorité de la population suisse, il n'y a donc pas de danger immédiat lié au Covid-19 en vue.
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci
