«Le mois de mai est traditionnellement chargé, car l'organe exécutif renouvelle des mandats de missions politiques ou militaires», rappelait il y a quelques jours Pascale Baeriswyl, l'ambassadrice suisse à l'ONU à New York.
Une présidence suisse qui s'annonce donc intense, et qui intervient après celle controversée de la Russie en avril dernier, accusée notamment de désinformation lors de discussions autour de la guerre en Ukraine.
Quel est le rôle de la Suisse en tant que présidente du Conseil de sécurité des Nations unies? Et quel est le programme de ces prochaines semaines? Explications en 4 points.
La Tribune de Genève rappelle que de manière générale, ses missions principales seront d'assurer le bon déroulement des travaux quotidiens, de gérer l'agenda (même si une grande partie de celui-ci est déjà fixée à l'avance) et d'organiser et de présider des réunions. Selon l'ONU, citée par La Croix, si «cette présidence ne confère pas de prérogatives particulières, elle permet toutefois de donner des impulsions».
Richard Gowan, directeur de l’International Crisis Group, une ONG basée à New York, explique quant à lui:
Il précise toutefois que la présidence a l'avantage d'offrir au pays une visibilité au niveau national et international. La Suisse pourra donc expliquer pourquoi elle siège au Conseil de sécurité, son objectif durant ce mois de mai ainsi que son rôle sur la scène internationale.
Tout au long du mois, trois conseillers fédéraux sont attendus à New York. Ce mercredi, Ignazio Cassis, chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), animera un débat sur «les efforts pour une paix durable, en lien avec l'agenda pour la paix que le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres doit présenter», relaye l'ATS.
Le 23 mai, c'est Alain Berset, président de la Confédération, qui se rendra aux Etats-Unis lors d'une session qui abordera la thématique de la protection des civils, «un thème cher à la Suisse» souligne Le Temps et que Berne placera au coeur de cette présidence.
Quelques jours plus tard, Viola Amherd, Ministre de la Défense, prendra également part à deux réunions. La première concernera les 75 ans des opérations de maintien de la paix de l'ONU. La seconde, la relation entre les Nations unies et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), toutes deux accusées de «ne pas en faire assez pour régler la situation en Ukraine», explique l'ATS.
D'autres dossiers seront probablement au centre des discussions, même si certains ne dépendent pas directement du Conseil de sécurité:
Elle est répartie mensuellement entre les 15 Membres du Conseil, selon l'ordre alphabétique des pays (en anglais). Les Emirats arabes unis suivront la Suisse, en juin prochain.
Il est également obligatoire pour le pays qui préside d'avoir en permanence un représentant sur place, au siège de l'ONU à New York, afin de pouvoir être présent à tout moment si le Conseil souhaite se réunir.
La mission suisse a d'ailleurs été renforcée, comme l'explique Le Temps, et est désormais composée d'une cinquantaine de collaborateurs, «dont 30 travaillant presque exclusivement pour la présidence mensuelle de l'organe».
Depuis sa première séance, le 17 janvier 1946 à Londres, le Conseil de sécurité – l'un des 6 organes principaux de l'ONU – a comme responsabilités principales le maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Une particularité le différencie cependant des 5 autres organes: il est le seul à pouvoir obliger les Etats membres à accepter et à appliquer ses décisions.
Ainsi, selon les explications des Nations unies, lorsque le Conseil de sécurité se trouve face à une situation qui menace la paix, il peut:
Les décisions sont prises lorsque les membres votent à une majorité de neuf voix avec le vote pour (ou l'abstention) des cinq membres permanents que sont la Chine, les Etats-Unis, la Russie, la France et le Royaume-Uni.