«Solidaires, pour une justice sociale féministe et climatique», pouvait-on lire sur la banderole placée en tête du cortège à Genève. Après des mois de confinement liés à la pandémie de Covid-19 et de limitation du droit de manifester, le Comité d'organisation de l'Union syndicale suisse (USS) a de nouveau pris la rue et fait connaître les revendications des travailleurs dans l'espace public.
A côté des syndicats et des partis de gauche, des membres de la Grève pour l'avenir et de la Grève féministe ont défilé, annonçant les manifestations du 21 mai, pour le climat, et du 14 juin, pour les droits des femmes.
1er mai à Genève avec les vert.e.s genevois.e.s sous le signe de la convergence des luttes!
— Nicolas Walder (@WalderNicolas) May 1, 2021
@vertsgenevois @FabFischerGE pic.twitter.com/Zx6bCHkwXS
Des rassemblements ont également eu lieu dans les autres grandes villes de Suisse avec un millier de personnes à Bâle. A Berne et Zurich, la police était sur les dents en raison de manifestations non autorisées. Une quarantaine d'actions au total étaient annoncées dans toute la Suisse.
Environ 500 personnes ont défilé à Lausanne. Le cortège est parti du CHUV, un lieu symbolique pour rendre hommage à l'engagement du personnel de santé durant la pandémie.
L'USS a relevé que les inégalités s'étaient accrues avec la pandémie. «On compte en Suisse près d'un demi-million de ménages au chômage, a dit le président de l’USS Pierre-Yves Maillard en streaming samedi après-midi. Cela signifie 20% de baisse de revenu et l'angoisse de ne pas retrouver une place de travail.»
Pierre-Yves Maillard estime qu'il est urgent de venir en aide aux domaines les plus touchés:
Constatant une aggravation des écarts sociaux qui risque d'entraîner une profonde division sociale, Vania Alleva, présidente du syndicat Unia, a demandé des actes. Il s'agit d'abord de procéder à un rééquilibrage social avec une augmentation de l'indemnisation du chômage partiel à 100% pour les salaires nets jusqu'à 5000 francs, c'est-à-dire davantage que ce que le Parlement a fixé.
De nouvelles conventions collectives de branche de force obligatoire sont nécessaires pour UNIA dans les métiers «essentiels» peu réglementés dans le secteur des services. Enfin, les entreprises fermées pour cause de pandémie doivent être exonérées de loyer.
La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga et son collègue Alain Berset ont aussi appelé à la solidarité le 1er Mai. La Bernoise avait déjà rendu visite à des vendeuses à Lausanne vendredi à l'occasion de la fête du travail. Elle a défendu l'égalité des salaires et des conditions de travail réglementées par des CCT. La branche du commerce de détail emploie plus de 300'000 personnes en Suisse.
«La crise du coronavirus a un point commun avec d'autres crises», a relevé Alain Berset samedi sur Twitter: ce sont «les plus faibles souffrent le plus. Cela vaut non seulement pour les conséquences sanitaires, mais aussi pour les conséquences économiques.»
Notre solidarité est plus grande que la crise. #1mai Die Krise mag gross sein. Unsere Solidarität ist grösser. #1mai La crisi sarà anche grande, ma la nostra solidarietà lo è di più. #1maggio #SozialeWende pic.twitter.com/0WfMLsEWxH
— Alain Berset (@alain_berset) May 1, 2021