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Foire d'empoigne autour du budget de la Confédération

Le conseiller national UDC vaudois Yvan Pahud et la conseillère PS genevoise Laurence Fehlmann Rielle.
Le conseiller national UDC vaudois Yvan Pahud et la conseillère PS genevoise Laurence Fehlmann Rielle. Image: watson

«Les nôtres avant les autres»: foire d'empoigne à Berne autour du budget

UDC et socialistes s'affrontent en première ligne sur le budget de la Confédération, actuellement examiné par le Parlement à Berne. Chacun y va de ses «lignes rouges». watson a appelé les partis en conflit.
03.12.2024, 18:5304.12.2024, 09:34
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L’armée, c’est fait. Au tour de l’aide au développement. Ces deux postes de dépenses sont les vedettes des débats de la session d’hiver du parlement fédéral consacrés au budget de la Confédération. Mardi matin, le Conseil national, première des deux chambres à examiner les comptes de 2025, a voté une rallonge de 530 millions de francs au budget de l’armée, selon la volonté de la majorité bourgeoise (droite et centre).

Cela doit permettre d’atteindre en 2030 déjà, au lieu de 2035, le seuil de 1% du PIB alloué à la défense nationale.

Le conseiller national UDC vaudois Yvan Pahud, joint par watson, en est convaincu:

«On se doit d’aller vite. Une année sans rallonge pour l’armée, c’est une année de perdue»
Yvan Pahud UDC/VD

Son collègue aux Etats, le Genevois Mauro Poggia, apparenté UDC, abonde:

«Si on ne fait rien de plus pour l’armée, alors que la situation géopolitique se dégrade et au moment où toutes les armées occidentales revoient à la hausse leur effort de défense, cela voudra dire que la Suisse se repose sur les autres et en premier lieu sur l’Otan pour assurer sa protection. Ce qui contreviendrait aux exigences de notre neutralité armée.»
Mauro Poggia, conseiller aux Etats GE

La gauche se sait minoritaire au Parlement sur les questions de défense. Ce mercredi, au National, pour se rattraper, elle tentera, sans trop se faire d’illusions peut-être, de réduire la coupe prévue par la commission des finances dans la coopération internationale, autrement dit, l’aide au développement.

On retrouve ici les figures imposées ou le partage des rôles qui font que la droite est la droite et que la gauche reste la gauche: le militarisme d’un côté, le pacifisme de l’autre, pour dire les choses avec de gros sabots.

Les «non» de la gauche

Le Parti socialiste s’oppose aux mesures décidées en commission du National pour compenser les 530 millions, en rythme annuel, accordés à la Défense. C’est «non» aux 250 millions en moins pour la coopération internationale, «non» à la coupe de 100 millions dans l’asile, «non» encore, mais on s’éloigne des thèmes humanitaire, aux 70 millions rognés dans les dépenses pour le personnel de la Confédération.

La conseillère nationale socialiste genevoise Laurence Fehlmann Rielle, membre de la commission des finances, se veut très claire:

«Oter 250 millions de francs à l’aide au développement est quelque chose que nous ne pouvons pas accepter»
Laurence Fehlmann Rielle PS/GE

La socialiste genevoise développe:

«Cette aide participe de la prévention des conflits. Il faut savoir que le montant de l’aide humanitaire de la Suisse à l’Ukraine, que nous approuvons bien entendu, est pris sur le budget de l’aide au développement, ce qui fait moins pour d’autres postes de dépenses en lien avec ce secteur. Deux cents cinquante millions de moins, ce n’est pas envisageable.»
Laurence Fehlmann Rielle, cons. nat. PS/GE

«Lignes rouges»

L’expression qui revient dans le débat budgétaire est celle de «lignes rouges» qu’il est interdit de franchir. Chaque camp a les siennes. La droite du National refuse, d’une part, toute atteinte au frein aux dépenses, conçu pour résister à la tentation de l’endettement, d’autre part, toute augmentation des impôts et taxes. La gauche, elle, ne veut pas entendre parler d’une augmentation des dépenses militaires au détriment des dépenses humanitaires. C’est pourtant vers cela qu’on s’achemine. Comme le dit l’UDC vaudois Yvan Pahud:

«Les nôtres avant les autres»
Yvan Pahud UDC/VD

La socialiste genevoise Laurence Fehlmann Rielle s'en remet aux élus de la Chambre haute:

«Nous pensons qu’un compromis est possible avec le Conseil des Etats sur la question de l’aide au développement. La commission des finances du Sénat prévoit une coupe qui ne dépasserait pas 30 millions de francs dans la coopération internationale.»

C'est moins «chaud» aux Conseil des Etats

Si la commission des finances du National n’est pas parvenue à se mettre d’accord sur le budget avant son examen par le plénum, il semble que sa consœur des Etats ait trouvé les compromis nécessaires. «Nous nous sommes entendus», affirme le sénateur socialiste vaudois Pierre-Yves Maillard.

En cas de désaccord entre les deux Chambres, une commission de conciliation se chargera d’arrondir les angles. Le journal 24 Heures le rappelait mardi: dans l’histoire de la Suisse, le Parlement a toujours voté le budget.

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