L’armée, c’est fait. Au tour de l’aide au développement. Ces deux postes de dépenses sont les vedettes des débats de la session d’hiver du parlement fédéral consacrés au budget de la Confédération. Mardi matin, le Conseil national, première des deux chambres à examiner les comptes de 2025, a voté une rallonge de 530 millions de francs au budget de l’armée, selon la volonté de la majorité bourgeoise (droite et centre).
Cela doit permettre d’atteindre en 2030 déjà, au lieu de 2035, le seuil de 1% du PIB alloué à la défense nationale.
Le conseiller national UDC vaudois Yvan Pahud, joint par watson, en est convaincu:
Son collègue aux Etats, le Genevois Mauro Poggia, apparenté UDC, abonde:
La gauche se sait minoritaire au Parlement sur les questions de défense. Ce mercredi, au National, pour se rattraper, elle tentera, sans trop se faire d’illusions peut-être, de réduire la coupe prévue par la commission des finances dans la coopération internationale, autrement dit, l’aide au développement.
On retrouve ici les figures imposées ou le partage des rôles qui font que la droite est la droite et que la gauche reste la gauche: le militarisme d’un côté, le pacifisme de l’autre, pour dire les choses avec de gros sabots.
Le Parti socialiste s’oppose aux mesures décidées en commission du National pour compenser les 530 millions, en rythme annuel, accordés à la Défense. C’est «non» aux 250 millions en moins pour la coopération internationale, «non» à la coupe de 100 millions dans l’asile, «non» encore, mais on s’éloigne des thèmes humanitaire, aux 70 millions rognés dans les dépenses pour le personnel de la Confédération.
La conseillère nationale socialiste genevoise Laurence Fehlmann Rielle, membre de la commission des finances, se veut très claire:
La socialiste genevoise développe:
L’expression qui revient dans le débat budgétaire est celle de «lignes rouges» qu’il est interdit de franchir. Chaque camp a les siennes. La droite du National refuse, d’une part, toute atteinte au frein aux dépenses, conçu pour résister à la tentation de l’endettement, d’autre part, toute augmentation des impôts et taxes. La gauche, elle, ne veut pas entendre parler d’une augmentation des dépenses militaires au détriment des dépenses humanitaires. C’est pourtant vers cela qu’on s’achemine. Comme le dit l’UDC vaudois Yvan Pahud:
La socialiste genevoise Laurence Fehlmann Rielle s'en remet aux élus de la Chambre haute:
Si la commission des finances du National n’est pas parvenue à se mettre d’accord sur le budget avant son examen par le plénum, il semble que sa consœur des Etats ait trouvé les compromis nécessaires. «Nous nous sommes entendus», affirme le sénateur socialiste vaudois Pierre-Yves Maillard.
En cas de désaccord entre les deux Chambres, une commission de conciliation se chargera d’arrondir les angles. Le journal 24 Heures le rappelait mardi: dans l’histoire de la Suisse, le Parlement a toujours voté le budget.