«Ensemble, nous pouvons faire bouger les choses», a déclaré samedi la co-présidente du PS et conseillère nationale zurichoise Mattea Meyer devant près de 900 personnes au Centre des Congrès de Bâle, au premier jour du congrès qui doit se terminer dimanche.
«On ne peut plus faire de la politique de manière monothématique, on ne peut pas la penser en silos : ici le climat, là l'Etat social, là l'égalité», a dit pour sa part le coprésident Cédric Wermuth. Le PS doit donc prendre en compte aussi bien les revendications des syndicats que celles des mouvements féministes et climatiques. Il a poursuivi:
Dans son discours d’ouverture, la co-présidente du PS Mattea Meyer a annoncé la couleur en énonçant plusieurs priorités: le climat et l’approvisionnement énergétique, le pouvoir d’achat ou encore l’égalité.
Sur le thème du pouvoir d'achat, le PS a lancé l'initiative pour l'allègement des primes d'assurance maladie. Elle prévoit qu'aucun ménage ne consacre plus de 10% de son revenu pour payer les primes. Elle devrait être soumise à votation l'année prochaine.
Concernant le climat, le PS s'appuie sur son initiative pour un fonds climat qui vise à sortir la Suisse de sa dépendance au pétrole, au gaz et à l'uranium. Elle demande des investissements publics «massifs» dans l'installation de panneaux solaires, l'assainissement des bâtiments et le développement des transports publics.
La Suisse bénéficie de services publics de qualité, mais ce modèle est menacé par les volontés de privatisation et de libéralisation, estime le PS. Il s'agit de fixer comme priorité de répondre aux besoins de la population, jusque dans les régions périphériques.
Pour faire avancer concrètement l'égalité, le PS dispose aussi d'une initiative sur les crèches.
La relation de la Suisse avec l'UE a également été abordée. Mattea Meyer a déclaré lors de son allocution:
Le document de position «Vers une Europe sociale et démocratique», qui sera débattu dimanche, doit permettre d'y parvenir. Il y est question d'une adhésion à l'UE en trois étapes. Le conseiller national PS et vice-président Jon Pult a ajouté:
Deux délégués ont proposé de ne pas entrer en matière sur ce point de l'ordre du jour. Le baromètre des préoccupations se situe actuellement sur d'autres thèmes comme le climat, la guerre et le renchérissement, a estimé un membre du PS. Un autre socialiste a qualifié l'UE non pas de solution, mais de «partie du problème».
Le co-président Cédric Wermuth a rétorqué que la question européenne était pleine de contradictions, mais que le PS ne devait pas l'abandonner aux «simplificateurs» et se laisser ainsi diviser.
Egalement présent à Bâle, le conseiller fédéral Alain Berset a lui critiqué «l'indifférence» du monde politique face à la pauvreté. La pauvreté est une dure réalité en Suisse et cela doit changer, a déclaré le Fribourgeois. Il a ajouté:
Le renchérissement touche de nombreuses personnes, a constaté le ministre de la santé, qui a également abordé le thème des coûts des primes maladie. Il a critiqué l'absence d'une volonté de réformes dans ce domaine de la part des politiciens.
Alain Berset a également fait référence au projet de réforme de l'AVS accepté par le peuple et rejeté par le PS en septembre. «Le dernier résultat de la votation ne plaît pas dans cette salle et je le comprends, a-t-il déclaré. Il faut maintenant lutter contre la position défavorable des femmes dans le deuxième pilier et tenir nos promesses.»
(sas/ats)