En Suisse, les personnes qui rencontrent des difficultés économiques peuvent faire leurs courses dans les épiceries Caritas. Les ayants droit sont les personnes qui vivent au niveau ou en dessous du minimum vital, qui bénéficient de l'aide sociale ou de prestations complémentaires ou qui se trouvent dans une situation d'assainissement de dettes.
Or, de nouveaux chiffres de Caritas le montrent: jamais autant de personnes en Suisse n'ont eu besoin de cette offre.
Sur tous les sites, la clientèle a été plus nombreuse que l'année précédente. Les 22 magasins de Suisse alémanique et de Suisse romande ont enregistré 3600 achats par jour. Au total, il y a eu 1,1 million de mouvements de clients. C'est environ 50 000 de plus qu'en 2022. Et selon Caritas, il s'agissait déjà d'une année record.
Caritas attribue la forte augmentation de la demande à l'inflation. Comme les produits et les services deviennent plus chers, on obtient moins pour le même argent. Ce sont les produits alimentaires de base qui ont le plus augmenté. Caritas cite un exemple:
«Les personnes qui ont trop peu d'argent pour vivre sont celles qui ressentent le plus fortement le renchérissement», explique Thomas Künzler, directeur de la coopérative des Epiceries Caritas. En conséquence, les personnes en situation de précarité ou menacées de l'être achètent souvent des produits «qui rassasient en premier lieu». Pour Künzler, cette situation est intenable:
Pour garantir cela, des légumes et des fruits frais sont également présents sur les étals de Caritas. Selon l'institution, la demande en la matière est supérieure à la moyenne. Les produits frais ont enregistré une hausse de 18% de leurs ventes, contre 14% pour les autres produits.
Les épiceries Caritas sont également touchées par l'inflation. L'année dernière, les augmentations de prix ont toutefois pu être absorbées et n'ont pas été entièrement répercutées sur la clientèle. Cela est dû aux dons de produits par les fournisseurs et au soutien de fondations privées.
Alors que la demande de produits alimentaires à bas prix augmente, le nombre de personnes bénéficiant de l'aide sociale a récemment diminué. De nombreuses personnes touchées par la pauvreté renoncent à l'aide sociale: par honte ou par peur des conséquences sur leur propre permis de séjour.
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)