Quand le ciel nous tombe soudainement dessus, on peut avoir du mal à garder la tête froide. Premier réflexe? Se précipiter dans les supermarchés pour faire des stocks de papier toilette. Le Covid a cédé sa place à la guerre en Ukraine et nous voici désormais en route vers une situation imprévisible en Europe, avec et à cause du prochain locataire de la Maison-Blanche aux États-Unis.
De quoi presque faire oublier la plus grande menace existentielle actuelle pour l'humanité: les conséquences du changement climatique.
La peur est mauvaise conseillère. Mais au vu du contexte, il faut se pencher dès à présent sur la prévention des crises à venir. Avantage: ce faisant, on réduit le sentiment d'impuissance face aux événements qui nous dépassent et on peut envisager l'avenir avec (un peu) plus de sérénité.
Cet article vous donne des conseils pratiques à la portée de toutes les bourses. Il définit aussi des termes techniques fondamentaux pour approfondir le sujet.
Avec ce dicton, la mère du très particulier Forrest Gump (brillamment interprété par Tom Hanks) avait tout juste. Une formule qui reflète plutôt bien notre comportement d'achat.
Même pendant l'anticipation d'un scénario menaçant, il faut rester en mesure de subvenir à ses besoins. Voilà pourquoi on évitera de vider son compte avec des achats compulsifs et spontanés. On ne tombera pas non plus dans le piège de l'endettement des micro-crédits. Mieux vaut établir un budget réaliste pour les «opérations catastrophes».
En planifiant soigneusement et en mettant en œuvre intelligemment la préparation, on économise beaucoup d'argent. En effet, pas besoin de dépenser des milliers de francs pour un équipement spécial. Une seule devise: Keep it simple!
Notre conseil: Rien qu'avec des petits pas, on peut améliorer considérablement sa situation personnelle initiale.
En anglais, on appelle «preppers» les personnes qui se préparent intensivement aux crises et aux catastrophes. Malheureusement, ce terme (qui vient de «to be prepared») a mauvaise réputation à cause de certains courants extrémistes qui se sont développés dans le milieu. Cela ne devrait toutefois empêcher personne d'anticiper un scénario d'urgence, dans lequel la «vie normale» disparaît pendant plusieurs jours. Les preppers désignent ce scénario par le terme de «bug-in».
Les spécialistes de l'Office fédéral pour l'approvisionnement économique du pays (OFAE) recommandent d'avoir des réserves pour une semaine. Et ce, à la fois pour les animaux et pour les humains de la maisonnée.
Pas question de remplir ses placards de chili con carne lyophilisé et autres repas de survie impérissables vendus dans des boutiques en ligne spécialisées. Prévoyez simplement des aliments de base à votre goût et qui correspondent à vos habitudes culinaires.
On en arrive au principe de rotation des stocks. Les pros de la logistique et les preppers parlent de FIFO («First In - First Out»). Cela signifie que les produits périssables (comme les pâtes et le riz) sont entreposés par ordre de date de péremption. L'objectif est de les consommer à temps et d'éviter le gaspillage alimentaire. Exemple: lors du rangement des conserves de tomates sur une étagère, prenez la peine de mettre au fond les boîtes achetées en dernier.
L'une des choses que les preppers craignent, ce sont les SHTF, pour «Shit Hits The Fan». Cela désigne des situations extrêmes, lorsque tout est chamboulé. Les conséquences pour la société seraient énormes. En cas de panne d'électricité de grande ampleur par exemple, et de plusieurs jours de black-out. Ou alors l'arrivée d'un nouveau virus transmis par voie aérienne avec un taux de mortalité élevé, ou d'un nuage fortement radioactif qui se déplacerait vers l'Europe occidentale après un grave incident dans une centrale nucléaire ukrainienne.
Mais pas forcément besoin d'un attentat terroriste ou d'une catastrophe naturelle pour que l'on se retrouve en danger de manière inattendue. Statistiquement, les urgences personnelles sont bien plus probables: tomber en panne par un froid glacial au milieu de nulle part par exemple
Ce qui est sûr, c'est qu'il demeure impossible d'envisager l'ensemble des scénarios SHTF. On n'en a ni le temps ni l'argent. Ni vraisemblablement l'énergie. Personne ne peut se targuer d'être un «super-préparateur» comme le milliardaire de la technologie Mark Zuckerberg, il faut alors se fixer des priorités.
En répondant consciencieusement aux questions ci-dessus, vous trouverez par où commencer. Et pour l'équipement, la règle est la suivante: la qualité avant tout!
Un conseil: on a tous une base d'équipement et de compétences qui peuvent servir dans pratiquement tous les scénarios SHTF. Parfois à son insu.
C'est surtout pour les outils et les équipements relativement coûteux qu'il vaut la peine de chercher des occasions. De plus en plus de fournisseurs sérieux revendent des produits seconde main à bas prix. L'occasion de faire au passage un geste pour l'environnement.
EDC pour «Every Day Carry». Les preppers parlent ainsi des objets que l'on a sur soi au quotidien. Au sens strict, il s'agit d'un équipement de survie que l'on porte sur soi pour l'avoir toujours à portée de main.
Pour beaucoup de nos contemporains masculins, le set EDC personnel se limite au smartphone, aux clés et éventuellement à un porte-monnaie.
Le smartphone peut réellement sauver la vie en cas de crise. Et pas seulement grâce à sa lampe de poche. Si l'on a préalablement téléchargé les bons extraits sur son application de cartographie préférée, on peut également naviguer en cas de panne totale d'internet.
Grâce à leur sac à main, les femmes peuvent plus facilement emmener des choses avec elles. Il est cependant de plus en plus fréquent de voir dans la rue des hommes avec un sac. Alors, tous des preppers? 😅
Les automobilistes réguliers devraient aussi y réfléchir. Là non plus, pas besoin d'exagérer pour autant! Sur YouTube, les preppers débordent d'idées à propos de tout ce qu'on devrait avoir à bord. Et sur Reddit aussi, on trouve des idées intéressantes.
En cas d'urgence, les connaissances en premiers secours et en autodéfense peuvent jouer un rôle essentiel pour la survie ou la sécurité d'autrui. S'y ajoutent des compétences pratiques qui peuvent grandement faciliter la vie dans une situation exceptionnelle.
En voici quelques-unes:
Des livres spécialisés, des cours en ligne et des vidéos YouTube vous permettront d'acquérir les bases de ces savoirs. Mais rien ne remplace par la suite une mise en pratique.
La préparation pour survivre au pire coûtera au final ce que chacun est prêt à payer. En priorisant l'essentiel et en se maintenant en forme mentale et physique, on saura gérer efficacement presque n'importe quel aléa.
(Traduit de l'allemand par Valentine Zenker)