Les photos sont impressionnantes. Un camion éventré barrant l’autoroute et une barrière complètement défoncée. Il y a aussi ces usagers (trop) curieux, qui filment depuis l’autre bord de la glissière et qui seront dénoncés par la police. Les chauffeurs qui relativisent et qui ne disent rien. Et les enragés, en retard à leur rendez-vous (ou pas), qui se plaignent: «Pourquoi est-ce aussi long? Pourquoi est-ce aussi lent?»
Ces questions, nous les avons posées aux différents organismes engagés lors d’un tel accident. En premier lieu au Siera (Service intercantonal d’entretien du réseau autoroutier), au front quand l’autoroute connait de telles turbulences.
«Ce qui a pris beaucoup de temps, ç’a été de vider le semi-remorque. Vous le voyez sur la photo, il ne s’est vidé que très partiellement en raison de l’accident», nous apprend Olivier Mauron, directeur du Siera. Il nous donne aussi deux chiffres:
Et puis, un aspect mécanique: entrer dans ce semi-remorque disloqué pour en sortir le contenu ne pouvait pas se faire avec douze mille pelleteuses. Seules deux pouvaient travailler en même temps.
A la police cantonale, on appuie le propos. «Nous avons eu affaire à un semi-remorque couché sur le côté et qui bloque tout le trafic. Les trois voies (réd: deux plus la bande d’arrêt d’urgences) étaient obstruées», rappelle le porte-parole, Jean-Christophe Sauterel. Rien à voir avec un «petit» pépin, comme une voiture en panne ou un bête accrochage entre trois ou quatre véhicules qu’on peut dégager rapidement, parfois sans même fermer complètement l’autoroute.
Mardi, il a fallu que deux grues interviennent. Une fois la carcasse du semi-remorque vidée, elles l’ont soulevée et déposée sur une autre remorque abaissée pour l’évacuer. Restaient alors les débris, les dommages aux infrastructures, les éventuelles pollutions, les fluides sur la route qui la rendent glissante…
Jean-Christophe Sauterel évoque aussi le plan «Delesta», qui permet de mettre en place «très rapidement» des déviations. Mais voilà, «il y a 100 000 véhicules par jour sur l’autoroute au niveau de La Côte. En temps normal déjà, il y a des bouchons aux heures de pointe. Et je ne parle même pas de ceux qui créent des ralentissements dans l’autre sens, car ils regardent ce qui se passe».
L’Office fédéral des routes (OFROU) a un rôle plutôt mineur dans ce type d’incident. C’est la police cantonale qui dirige l’opération et décide qui devra supplémentairement se rendre sur place.
En l’occurrence, l’OFROU n’a pas eu besoin de dépêcher ses experts sur l’A1 ce mardi, les dégâts sur l’infrastructure étant minimes.