Les images de courses-poursuites ou d'arrestation filmées depuis la voiture de police deviendront une réalité en Suisse romande. En effet, la police neuchâteloise a annoncé que certains de ses véhicules étaient désormais équipés de caméras filmant l'avant, l'arrière et l'habitacle. Une première en Suisse romande. Mais quels sont les objectifs de ces caméras? Et quelle est la différence entre ces appareils embarqués dans les véhicules et les caméras portées par les policiers?
Les caméras utilisées par la police neuchâteloise ne seront pas portées par les policiers, mais resteront dans les véhicules. Il ne s'agit donc pas des fameux bodycam qui ont été testés par d'autres polices romandes. Le périmètre visuel de la vidéo concerne l'avant, l'arrière et l'habitacle du véhicule.
Georges-André Lozouet, porte-parole de la police neuchâteloise, explique que les caméras embarquées ont pour objectif l'aide à l'engagement des moyens.
Contrairement aux caméras portées sur l'uniforme de certains policiers, l'objectif initial du système neuchâtelois n'est pas de faire baisser la tension entre les policiers et les personnes interpellées, «mais cela peut y contribuer», admet son porte-parole.
Les images pourront aussi servir de preuves lors de procédures judiciaires. «Quand on va sur les lieux de cambriolage, on croise parfois les auteurs et ces caméras amèneront un certain nombre d'éléments lors de l'enquête.»
Un autre élément vient confirmer la différence cruciale entre le système neuchâtelois et la bodycam. Alors que celle-ci doit être enclenchée volontairement par l'agent de police lors d'une intervention, les caméras de la police neuchâteloise sont totalement indépendantes.
L'agent de police dépêché sur une intervention ou celui mangeant son sandwich durant la pause sera filmé sans interruption. Questionnée sur l'aspect intrusif du dispositif, la police neuchâteloise explique que le projet a été «construit avec les syndicats de police». En d'autres termes, sans leur aval, pas de mise en place de caméra.
Les caméras neuchâteloises tourneront donc en continu et les images sont retransmises en direct vers la centrale d'engagement de la police. Ces images permettront aux responsables situés à la centrale de guider les opérations sur le terrain.
Georges-André Lozouet précise que les caméras ne sont pas équipées de micro, rendant ainsi les vidéos muettes. Toutefois, les conversations radios sont accessibles par la centrale d'intervention et sont de toute manière enregistrées.
La police neuchâteloise explique que les véhicules équipés de ces caméras sont signalés par un pictogramme visible sur la carrosserie. Elle ajoute que les images qui peuvent être utilisées en tant que preuve seront effacées dans un délai de quatre mois. Quant à l'utilisation de caméra portée sur l'uniforme des policiers ou bodycam, pour Georges-André Lozouet «ce n’est pas à l’ordre du jour, mais à moyen terme, il est n’est pas impossible que nous disposions de tels équipements».