Mercredi 20 novembre, une agression «à caractère sexuel sur une personne de sexe féminin» s’est déroulée à La Chaux-de-Fonds. Pour retrouver l'auteur présumé des faits, la police neuchâteloise a lancé un appel à témoin. Elle a également diffusé une photo de l'homme recherché, au motif que «les éléments recueillis lors des investigations permettent la diffusion d’une image de l’individu concerné».
A partir de quel degré de preuve la police est-elle autorisée à diffuser l'image d'un homme (ou d'une femme) présumé.e coupable? Nous avons posé la question à Georges-André Lozouet, porte-parole de la Police neuchâteloise.
Ce dernier explique tout d'abord que dans le cas de l'affaire susmentionnée, la police avait «des éléments de preuve si solides qu'ils nous permettaient de diffuser la photo de l'auteur présumé». Puis il ajoute:
Rappelons que lorsque la justice se saisit d'une affaire, ce n'est pas la police qui conduit l'enquête, mais le Ministère public (MP). C'est donc le procureur qui décide de diffuser ou non l'image d'un individu recherché. Dans le cas de l'agression recensée à La Chaux-de-Fonds, le MP a considéré que les preuves étaient suffisantes pour utiliser ce moyen de recherche.
Quels étaient ces éléments de preuve? «Je ne peux pas vous le dire», coupe Georges-André Lozouet, ajoutant que «la population doit faire confiance à l'autorité lorsque celle-ci dit qu'elle a suffisamment d'éléments qui lui permettent de diffuser l'image de l'auteur présumé».
Surtout que dans ce cas précis, la méthode a fonctionné. «La diffusion de l'appel à témoins, avec une image extraite d'une vidéo surveillance, a permis d'obtenir plusieurs informations et finalement identifier l'individu figurant sur ces images», a communiqué la police ce mardi. Les forces de l'ordre ont précisé que l'individu recherché, un Franco-suisse âgé d'une trentaine d'années et domicilié en France, avait été interpellé ce lundi 25 novembre dans les Montagnes neuchâteloises.
La police ajoute encore que la diffusion de l'image d'un suspect est très rare. «C'est un moyen de recherche que l'on n'a pas utilisé très souvent», reconnaît le porte-parole, qui se souvient toutefois avoir diffusé par le passé les photos de hooligans impliqués dans des violences. «Nous avions flouté les visages en laissant un délai aux auteurs pour s'annoncer. Ceux qui ne l'avaient pas fait avaient vu leur visage apparaître au grand jour.»
Les preuves ne faisaient aucun doute dans ce cas également puisque la police possédait les vidéos des violences commises par ces supporters.