L'attitude hésitante du ministre de la santé, Alain Berset, a provoqué une grande frustration sous la Coupole fédérale. Le Fribourgeois a refusé de soumettre au Conseil fédéral la réforme concernant le prix des médicaments qui a été négocié il y a près d'un an entre les différents partenaires du milieu de la santé.
C'est ce qui ressort de sa réponse à une question du conseiller national Thomas de Courten (UDC/BS). Comme le compromis a été critiqué par des organisations qui n'étaient pas représentées dans le groupe de travail, le département de l'Intérieur de Berset a décidé de «mener d'autres discussions en incluant toutes les parties concernées».
Selon les informations de CH Media (qui édite également watson), deux nouvelles réunions sont prévues, la première en septembre et la seconde dans la deuxième moitié d'octobre. La date reste à fixer, mais certains participants songent à boycotter la séance. Ils soulignent que le conseiller fédéral avait tout mis en place pour arriver à un compromis qu'il avait promis de défendre devant le gouvernement, avant de rétropédaler.
Il a manifestement changé d'avis. Le potentiel d'économies annuelles serait pourtant important. Dans sa réponse à la question de Courten, Berset parle «d'un peu plus de 300 millions de francs», indiquant que cela correspond à un petit pourcentage des primes.
Les adaptations des marges de distribution, désormais soudainement contestées, permettraient à elles seules d'économiser 60 millions. Une baisse du prix des génériques et des médicaments biosimilaires, 250 millions. Mais Alain Berset ne semble plus sûr de rien.
De Courten, qui préside l'association des génériques Intergenerika, ne comprend pas pourquoi on remet l'ouvrage sur le métier.
L'industrie des génériques avait en effet fait des concessions en matière de tarifs, qui lui auraient permis en contrepartie d'éliminer une incitation peu judicieuse à acheter des originaux chers plutôt que des génériques meilleur marché. Dans ce contexte, le rétropédalage est doublement fâcheux:
Traduit de l'allemand par Valentine Zenker