Avant de quitter le Conseil fédéral en fin d'année, Alain Berset risque de traverser une dernière épreuve: les résultats de l'enquête parlementaire sur les «Covid-leaks». Le groupe de travail chargé de faire la lumière sur l'affaire va rendre son rapport avant les élections fédérales du 22 octobre. Et ce dernier serait, selon les informations recueillies par Blick, «désagréable» pour le ministre.
Le groupe de travail avait été constitué fin janvier, quelque temps après l'éclatement de l'affaire. Trois conseillers nationaux, dont le Neuchâtelois Philippe Bauer, ainsi que trois conseillers aux Etats, avaient été nommés par les commissions de gestion du Parlement pour enquêter sur le sujet.
Quel serait le verdict? Selon le quotidien alémanique, l'équipe aurait trouvé des indices suggérant que l'entourage proche d'Alain Berset savait que des informations confidentielles du Conseil fédéral avaient été divulguées aux médias pendant la pandémie. Ces fuites «ont été délibérément utilisées à des fins politiques», affirme-t-on au sein du groupe de travail.
Le scandale a éclaté à la mi-janvier. Selon des informations publiées par la Schweiz am Wochenende, l'ex-chef de la communication d'Alain Berset aurait transmis à répétition, durant la pandémie, des informations confidentielles au patron du groupe de presse Ringier concernant les mesures Covid.
L'exemple le plus flagrant a eu lieu le 11 novembre 2020, lorsque Blick révèle en Une que la Suisse a enfin accès au vaccin. Le média alémanique donne l'information plusieurs jours avant l'annonce du Conseil fédéral. Alain Berset avait assuré ne pas avoir eu connaissance des fuites.
La version du ministre pourrait donc être remise en cause par le rapport de l'enquête parlementaire. Avec quelles conséquences? Blick rappelle que les conclusions du groupe de travail ne relèvent pas du droit pénal. De plus, ajoute-t-il, l'enquête «a perdu en importance depuis qu'Alain Berset a annoncé qu'il ne se représenterait pas en décembre». (asi)