AVS 21 a été acceptée de justesse en Suisse, avec un Röstigraben comme on n'en avait plus vu depuis longtemps.
En Romandie, une des figures de proue des opposants à la réforme, Pierre-Yves Maillard, conseiller national (PS/VD) et président de l'Union syndicale suisse (USS), s'est lancé à corps perdu dans la bataille politique.
Au téléphone, Pierre-Yves Maillard se dit déçu du vote de dimanche. Mais si «toutes les femmes ont raison d'être en colère», il pense déjà à l'après.
Et l'après, c'est bien sûr la réforme de la loi sur la prévoyance professionnelle (LPP), le deuxième pilier.
«Pour elle, c'est une victoire à la Pyrrhus», explique le président de l'USS. «Elle voulait que les femmes acceptent majoritairement le vote, or les ténors de la droite voient comment les principales concernées ont réagi.»
Le socialiste critique d'ailleurs ouvertement le Conseil fédéral comme le camp bourgeois, qui soutenaient tous deux le texte:
Et au Conseil fédéral se trouve son collègue de parti, membre de l'exécutif et rival de longue date, le conseiller fédéral Alain Berset. Pour rappel, les deux hommes étaient en lice pour le poste de conseiller fédéral en 2011, finalement attribué au Fribourgeois.
La tension était notamment présente sur le plateau d'Infrarouge, le 7 septembre dernier, où les deux poids lourds du Parti socialiste se sont retrouvés face-à-face, s'échangeant quelques propos musclés.
Du côté d'Alain Berset, la situation du vote serré de dimanche pourrait bien servir le conseiller fédéral sur tous les tableaux. Le fait que la votation ait été acceptée en fait un succès pour l'exécutif.
Quant au résultat serré, il permettra au socialiste Berset d'avoir les coudées franches pour mieux négocier certains arguments face à la droite au sujet de la réforme de la LPP, notamment en prenant une position en faveur des bas salaires. Dans ce contexte, pourrait-on voir Maillard et Berset unis sur un front commun sur les questions de prévoyance vieillesse?
Pour Pierre-Yves Maillard, les deux prochains combats d'importance sont d'empêcher la retraite à 67 ans et la réforme de la LPP telle qu'elle s'annonce:
Et du coup, le syndicaliste ne cache pas sa motivation à se lancer dans son prochain combat:
Et de rajouter:
Car la gauche compte bien faire de la réforme du deuxième pilier son cheval de bataille pour corriger les défauts de l'AVS sur les questions d'égalité.