La Suisse sous-estime la menace, estime l’historien Georg Kreis
La Suisse s'est engagée trop tard dans le renforcement de son armée, estime l'historien bâlois Georg Kreis dans un entretien diffusé samedi par les journaux alémaniques du groupe Tamedia.
Le ministre suisse de la défense Martin Pfister avait fait une comparaison similaire jeudi dans la Neue Zürcher Zeitung.
«A l'époque, la Suisse a réagi trop tard à la menace de l'Allemagne nazie», relève samedi Kreis, soulignant que les dépenses d'armement avaient été réduites et les écoles de recrues avaient été supprimées après le premier conflit mondial (1914-1918).
Après l'attaque russe contre l'Ukraine et les survols récurrents de pays européens pas des appareils volants, attribués à la Russie, la gravité de la situation est désormais reconnue en Suisse, constate l'historien. «Une menace extérieure peut, certes, déstabiliser, mais elle peut aussi renforcer la volonté de se défendre. Je pense que c'est précisément le cas actuellement».
Kreis estime cependant peu probable une attaque russe directe contre la Suisse. Des attaques contre la Suisse pour tester une réaction de l'OTAN sont envisageables, poursuit-il, mais la Suisse devrait être plus importante pour la Russie «en tant que plaque tournante financière qu'en tant qu'objectif d'attaque militaire». (tib/ats)