Les Russes utilisent des drones de reconnaissance dont le nom de code est Orlan-10. Leur but? Faire du repérage de cibles ensuite visées par les bombardements. Depuis peu, ces engins sont équipés de grenades, ce qui leur permet d'attaquer directement des victimes, notamment civiles.
Blick a révélé ce dimanche 12 juin qu'au cœur de ces appareils, se trouve une puce fabriquée en Suisse, plus précisément à Thalwil (ZU).
Damien Spleeters, du groupe de recherche Conflict Armament Research (CAR), a informé le média suisse que la majorité des pièces détachées des Orlan-10 proviennent de pays occidentaux. L'expert et son équipe ont la preuve de la présence de matériel suisse: démontant un Orlan-10 trouvé en 2016, ils ont découvert qu'il fonctionnait grâce à un module GPS fourni par la société suisse U-Blox, un spin-off de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ).
Il est donc improbable que l'objet volant se déplace aujourd'hui sans cette pièce helvétique. De son côté, le fabricant U-Blox, via son responsable marketing Sven Etzold, se défend auprès de Blick d'une participation à la guerre, qu'il condamne: «Nous ne concevons pas cette puce pour un usage militaire. Le problème est que ce module peut être utilisé de manière variable.»
Une condition figure d'ailleurs dans les contrats de l'entreprise: «les produits ne doivent pas être utilisés dans des armes ou des systèmes d'armement». Apprenant en 2018 qu'une telle puce avait été utilisée à des fins militaires, la société a stoppé les livraisons. Mais de manière générale, la complexité des chaînes commerciales internationales fait que le suivi des utilisations de ce genre de produits reste difficile. (jof)