Chaque année, des dizaines de milliers de jeunes suisses obtiennent leur certificat de maturité gymnasiale ou spécialisée. La presque totalité d'entre eux choisit de continuer leurs études auprès d'une haute école. S'ouvre alors une (plus ou moins) longue période consacrée à la formation, pendant laquelle ils intègrent progressivement le marché du travail.
Il s'agit d'une «phase de vie importante», commente mercredi l'Office fédéral de la statistique (OFS), pendant laquelle «l’emploi devient progressivement l’activité principale» des jeunes étudiants. Cela se reflète sur les salaires: très faibles au début, les revenus professionnels s'étoffent au fil des années, comme le montre le graphique ci-dessous:
Au départ, les revenus bruts médians sont inférieurs à 10 000 francs par année, note l'OFS. Cela s'explique par le fait que «la majorité de jeunes n’a pas encore effectué le passage à la vie active» et n'exerce que de jobs d'étudiant. Au bout de neuf ans, le salaire annuel médian se situe autour des 65 000 francs. A ce moment-là, la plupart des jeunes ont achevé leur formation tertiaire.
Le graphique le montre clairement: l'évolution des salaires est très différente en fonction du type de maturité. Les personnes ayant obtenu un certificat de maturité spécialisée ne gagnent pas seulement un peu plus d'argent après neuf ans par rapport aux titulaires d'une maturité gymnasiale (67 227 francs contre 64 770), mais voient leur rémunération augmenter beaucoup plus rapidement.
Cette tendance ne dure pas dans le temps. Neuf ans après l'obtention de la maturité, le revenu est «encore en nette augmentation» pour les titulaires d'un titre gymnasial, commente l'OFS. Et d'ajouter:
«Le parcours dans le degré tertiaire après la maturité gymnasiale est en règle générale plus long qu’après la maturité spécialisée», détaille l'OFS. Cette dernière «conduit majoritairement à une formation plus courte dans une HES ou dans une HEP, dans lesquelles la poursuite aux études master est moins fréquente».
Le salaire touché change également en fonction de la haute école choisie. Les personnes ayant obtenu une maturité gymnasiale peuvent opter pour une université (HEU), une haute école spécialisée (HES), une école supérieure de diplôme (ES) ou une haute école pédagogique (HEP).
C'est cette dernière qui assure la rémunération la plus importante, tant cinq que neuf ans après l'obtention de la maturité. Dans le premier cas, le revenu médian s'élève à quelque 61 000 francs par an; dans le deuxième, il frôle le 80 000.
Le revenu annuel est le plus faible pour les personnes ayant opté pour des études universitaires: cinq ans après la maturité, il n'atteint pas encore les 10 000 francs par an.
La situation pour les titulaires d'un certificat spécialisé est similaire, mais montre des écarts plus faibles. Les HEP semblent, encore une fois, le choix le plus rentable.
«Les différences de revenus annuels médians selon le type de haute école sont importantes cinq ans après l’obtention de ce titre», indique l'OFS.
Bien avant le choix de la haute école intervient une autre décision, tout aussi importante pour la suite de la formation - et pour le salaire touché une fois arrivé au bout de celle-ci: l'option spécifique.
On voit clairement que, sur la longue période, ce sont les options techniques qui rapportent le plus d'argent. Neuf ans après la maturité, ceux ayant choisi «physique et application des mathématiques» touchent, par exemple, un salaire annuel médian de 72 859 francs, contre 55 135 de l'option «arts visuels et musiques».
Du côté de la maturité spécialisée, c'est l'orientation «pédagogie» à se révéler la plus rentable. Les personnes ayant choisi ce parcours «sont les premiers à quitter la formation du degré tertiaire», explique l'OFS. Leur revenu annuel médian est le plus élevé à la fois cinq ans et neuf ans après la maturité.
L'OFS rappelle finalement que la période analysée est «trop courte pour évaluer le rendement global de la formation». Autrement dit, les revenus évoluent bien au-delà de la période de neuf ans suivant l'obtention de la maturité.