Environ 15 800 emplois. C'est le nombre de postes actuellement mis au concours dans le secteur de la santé dans notre pays. Ce sont surtout des infirmiers, des médecins et des assistants médicaux qui sont recherchés. C'est ce que montre le dernier radar de l'emploi de l'entreprise x28, spécialisée dans les informations sur le marché du travail.
Tous les hôpitaux et cliniques se plaignent de la pénurie de personnel qualifié. Plus de la moitié des établissements de santé sont même «fortement» à «très fortement» touchés par le problème, comme le montre une enquête menée par le cabinet de conseil Muller Healthcare Consulting (MHC) entre le 23 août et le 18 septembre.
Les résultats de l'enquête MHC, à laquelle 60 hôpitaux, cliniques, maisons de soins et centres ambulatoires ont participé, sont mitigés. Ainsi, même si tous les établissements interrogés souffrent de la pénurie de personnel et que la plupart d'entre eux savent où la pénurie de main-d'œuvre qualifiée est la plus importante, rares sont ceux qui prennent des mesures pour y remédier. Seul un cinquième d'entre elles mettent déjà en œuvre des «mécanismes de gestion» correspondants.
De même, seule la moitié environ des entreprises enregistre les motifs de départ lors des licenciements. C'est étonnant, dit le chef du MHC François Muller.
Surtout si l'on veut garder le personnel à l'avenir.
Les experts citent souvent des problèmes de santé physique et mentale comme raisons des départs. La mise en place d'une gestion de la santé en entreprise pourrait donc aider. Mais parmi les institutions interrogées, plus d'un tiers ne semble pas s'être attaqué au problème. La pleine conscience, ou la «Mindfulness at Work», n'est un thème que pour la moitié d'entre elles.
Les responsables de l'enquête MHC considèrent comme positif le fait que 42% des entreprises encouragent l'embauche de personnes souhaitant reprendre le travail, et que 36% d'entre elles sont «plutôt d'accord».
La volonté de préparer l'avenir ne semble pas très forte dans les établissements de santé. Selon l'enquête MHC, seul un quart des sondés a élaboré une stratégie qui détermine quels domaines de prestations doivent être fournis à l'avenir et avec quel personnel. Seul un cinquième d'entre eux se demande, lors de la définition de l'offre future, si le personnel nécessaire pourra être recruté. C'est problématique, dit François Muller.
Les institutions s'efforcent tout de même de répondre aux besoins de formation et de perfectionnement de leurs collaborateurs.
Les établissements ne s'attribuent toutefois pas la responsabilité de la pénurie de personnel dans le secteur de la santé. A leurs yeux, ce sont les autorités qui sont responsables. Que ce soit en matière d'adaptation des tarifs, de renforcement de la collaboration régionale ou d'accès au personnel qualifié en provenance de l'étranger, l'action des autorités est jugée «faible» par les hôpitaux, cliniques et autres.
Les mesures de numérisation prises par les autorités obtiennent également de très mauvaises notes. Les entreprises ne sont pas meilleures. Selon l'enquête, 45% n'ont pas de stratégie de numérisation. Et à peine 60% ont automatisé des tâches administratives pour décharger le personnel de santé.
Tout cela montre que la pénurie de personnel qualifié dans le secteur de la santé devrait encore durer longtemps.
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)