C'est l'un des coups marketing les plus marquants de ces dernières décennies, et il a commencé aux Etats-Unis. A chaque «Black Friday», aussi dit «Vendredi noir» en français, les gens accourent, dès le petit matin, dans les grands magasins du pays. Lesquels exposent une masse d'articles à des coûts si incroyablement bas que les acheteurs sont parfois prêts à monter sur le ring pour se les procurer. Vous voulez une preuve? Regardez ce merveilleux cliché: 👇
Si pendant longtemps, cette frénésie s'est restreinte aux frontières et à la culture américaines, depuis quelques années, elle gagne du terrain dans le cœur – et le porte-monnaie – des consommateurs suisses.
Le Black Friday a lieu chaque quatrième vendredi du mois de novembre. Aux Etats-Unis, c'est un événement significatif puisqu'il intervient au lendemain du célèbre repas traditionnel de Thanksgiving.
En Suisse, l'édition 2024 du Black Friday commence le vendredi 29 novembre 2024. Ainsi, on profitera des offres de marques et grandes enseignes telles Apple, Snipes, H&M, Zalando, Manor, initiateur du Black Friday en Suisse, Zara, H&M et plus encore, annonce blackfriday.ch.
Il y a plusieurs théories sur l'origine du Black Friday. La plus populaire suppose que le phénomène serait apparu dans le lexique américain en 1929, juste après le fameux «Krach boursier». Une importante crise financière qui a eu lieu au cœur de la Bourse de New York. Laquelle a marqué le début de la «Grande Dépression» qui n'est rien d'autre que la plus grande crise économique du 20e siècle.
Le jeudi 24 octobre 1929, si l'offre est donc présente, la demande est, elle, inexistante. Les gérants des magasins décident de mettre en place des promotions sans précédent pour harponner l'argent des consommateurs en difficulté financière et redynamiser l'économie. Bref, ils ciblent les plus démunis financièrement. Et la stratégie fonctionne: des milliers de clients affluent de nouveau dans les commerces. Cette situation les oblige à faire des heures supplémentaires au travail. Ce qu'on appelle, dans le jargon américain, une «journée noire». Avec le décalage horaire, le «Black Thursday» devient pour les Européens le «Black Friday».
D'autres pensent que le terme «black» aurait tout simplement été conservé du fait que les magasins étaient noirs de monde.
La tradition américaine a commencé à s'exporter dans les autres pays du monde, il y a une dizaine d'années. Parmi eux, la Suisse, où le Black Friday est progressivement devenu un rendez-vous shopping incontournable.
Les promotions du Black Friday ont fait leur incursion dans notre pays en 2014. Deux ans plus tard, l'événement a pris de l'ampleur et s'est étendu dans une multitude de commerces en Suisse. C'est durant cette même période que, sur Google, les habitants ont commencé à montrer un intérêt conséquent pour cette fête, comme le démontrent les statistiques du moteur de recherche ci-dessous.
A la vue de gros cartons rouges affichant des pourcentages alléchants, les clients partent d'office en mission «acquisition». Et ça, les commerces l'ont bien compris. En 2014, lorsque Manor est devenu le premier à lancer la tendance, l'entreprise a enregistré une augmentation de 50% de ses visites et son chiffre d'affaires a triplé, en comparaison à son activité normale. Cette réussite a attiré d'autres entreprises comme Coop et Migros à faire de même, un an plus tard.
Si les grandes surfaces et commerces en ligne se réjouissent donc du nombre conséquent de billets remportés, du côté des petits commerçants, peu visibles dans cette bataille économique, c'est une toute autre histoire. En 2020, un sondage effectué par la Société coopérative des commerçants lausannois (SCCL), estimait que 75% des vendeurs rejetaient le Black Friday et que 67% d'entre eux considéraient que ces soldes plombaient leurs revenus annuels, comme l'avait révélé Le Nouvelliste.