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Covid et ski: «Si vous ne voulez plus de touristes, dites-le nous!»

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Covid et ski: «Si vous ne voulez plus de touristes, dites-le nous!»

Quatre petits jours de restrictions de voyage ont-ils suffi pour faire vaciller le tourisme hivernal en Suisse? Nous avons demandé à trois stations si la quarantaine imposée aux touristes étrangers (avant d'être levée le 3 décembre) a eu un impact sur leur début de saison.
09.12.2021, 06:1609.12.2021, 11:40
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Vague d'annulations

Lundi 29 novembre, afin d'empêcher la propagation du variant Omicron, l'OFSP annonçait une quarantaine obligatoire pour les voyageurs en provenance de dizaines de pays, dont le Royaume-Uni. Vendredi 3 décembre, cette quarantaine a été levée, mais le mal était-il déjà fait ? Pour Simon Wiget, directeur de Verbier Tourisme, cela ne fait aucun doute.

«Nous avons eu de nombreuses annulations suite à l'annonce du Conseil fédéral. Beaucoup de clients étrangers nous ont dit "si vous ne voulez plus de nous, dites-le-nous directement".»
Simon Wiget, directeur Verbier Tourisme

Il est encore trop tôt, selon Simon Wiget, pour évaluer l'impact sur le chiffre d'affaires, mais le directeur rappelle que les touristes anglais représentent plus de 20% de sa clientèle, sans compter les Hollandais et les Belges.

«Un hôtelier m'a dit que pour son groupe, cela représentait une perte de 70 000 francs en quelques jours»
Simon Wiget, directeur Verbier Tourisme

Même son de cloche du côté de Villars, où les annulations des clients étrangers ont été «conséquentes», selon le directeur de l'Office du tourisme Sergei Aschwanden. Toutefois, la levée de l'obligation de quarantaine par la Confédération a permis à certains touristes de revenir sur leur décision.

«Après le revirement du Conseil fédéral, les clients qui avaient annulé ont rappelé et renouvelé leur réservation»
Sergei Aschwanden, directeur Villars-Gryon-Diablerets-Bex

Des retournements de situations qui provoquent de l'hésitation, mais surtout de l'incertitude, tant pour les touristes étrangers que pour les opérateurs touristiques. Ainsi, pour l'Ecole Suisse de Ski Crans-Montana, les annulations ont représenté entre 20 et 30% du chiffre d'affaires de la semaine. «Nous avons dû rembourser ces montants directement aux clients qui ont annulé leur réservation. On sait que 80% des gens qui se sont désistés ne vont pas revenir sur leur décision», précise Nicolas Masserey, directeur.

Excellent début de saison

Ces mesures à durée (très) limitée ont donc eu des conséquences importantes sur la fréquentation des stations, alors même que la saison s'annonçait radieuse.

«Si on prend en compte les cinq dernières années, nous sommes proches d'une année record en matière de réservation»
Nicolas Masserey, directeur Ecole Suisse de Ski Crans-Montana

Constat partagé par Sergei Aschwanden, qui est également directeur de l'association touristique Porte des Alpes, qui relève que les chiffres étaient excellents avant l'annonce de la Confédération. «La neige est au rendez-vous, les conditions sont idéales et les réservations étaient plutôt bonnes. Ce type de décisions ajoute de l'incertitude et nous a coupés dans notre élan», explique le directeur des stations de Villars-Gryon-Diablerets et Bex.

La montagne, ça vous gagne

Pour ce deuxième hiver sous les restrictions Covid, les stations et leurs visiteurs se sont-ils adaptés à cette nouvelle «normalité»?

«Aujourd'hui, les clients réservent au dernier moment, ils sont beaucoup plus prudents et on les comprend. Auparavant, ils auraient réservé plusieurs mois à l'avance, là on est plutôt sur quelques jours en amont.»
Candy Drujeon, secrétaire de l'Ecole Suisse de Ski Villars

Un changement de comportement auquel les prestataires touristiques ont dû aussi s'adapter. «Après l'annonce de la fin des mesures de quarantaine, on a renvoyé un e-mail à tous nos clients qui avaient préalablement annulé pour les informer qu'ils pouvaient maintenir leur réservation. On essaie aussi d'être très réactif», commente Candy Drujeon. Des prestataires qui réagissent rapidement et des clients qui s'adaptent aux restrictions, la saison 2021-2022 signera-t-elle un renouveau des stations?

«Ce qui est sûr, c'est qu'on ne vit plus au jour le jour comme en 2020. On sait s'adapter aux nouvelles mesures et on a une certaine expérience de la crise. En 2020, notre école n'a pas fermé, il n'y a pas de raison que cela se passe mal cette année.»
Nicolas Masserey, directeur de l'Ecole Suisse de Ski Crans-Montana.

Il ajoute que les vacanciers sont désormais habitués aux contraintes et que leur seule envie cette année, c'est de sortir en plein air et, bien entendu, d'aller skier.

Xtreme de Verbier
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Kristofer Turdell (Norvège)
source: keystone / valentin flauraud
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