La RTS le dévoile ce matin 23 décembre: des politiciens valaisans, qui siègent par exemple à l'exécutif d'une commune, touchent des abonnements de ski gratuit ou à prix préférentiel, une pratique qui pourrait révéler du pénal.
La gratuité est totale dans les stations de Verbier, des Portes du Soleil, de Nax et de Nendaz-Veysonnaz. A Crans-Montana en revanche, l'abonnement est offert uniquement au président de la commune. Un rabais de 20% est toutefois accordé aux membres de l'exécutif. Les journées sont également gratuites à Anzère, mais il n'y a aucun avantage à Grimentz-Zinal, aux Marécottes ou à Ovronnaz.
La RTS précise toutefois que certains élus, comme Emmanuel Amoos (PS), Christophe Clivaz (Les Verts) et donc Charles Clerc (UDC) par exemple, ont toujours décliné ou déclinent désormais l'abonnement général de ski valaisan proposé à un prix préférentiel.
Frédéric Favre (PLR), Roberto Schmidt (Le Centre) et Christophe Darbellay (Le Centre) en revanche ne renoncent pas au rabais de 1475 francs. Ce dernier s'engage beaucoup pour le ski, mais n'y voit pas un retour d'ascenseur.
Interrogé, le directeur des Portes du Soleil Suisse, Pascal Bergero, nie toute forme de corruption.
Pour le directeur de Transparency Suisse, Martin Hilti, ces pratiques sont maladroites et témoignent d’une faible sensibilité aux conflits d’intérêts. La question se pose d'une responsabilité pénale, pour octroi et acceptation d'un avantage, des infractions poursuivies d'office.
D'autres infrastructures sont concernées, comme les remontées mécaniques fribourgeoises, qui offrent, elles aussi, un abonnement à leurs conseillers d'Etat d'une valeur de 300 francs, soit cinq fois moins cher qu'en Valais.