Le domaine du travail social en Suisse est fortement marqué par la crise du coronavirus. Près d'une personne sur trois (31.3%) fait face à un risque élevé d'épuisement émotionnel. En Suisse romande, ce chiffre monte à plus d'une personne sur deux (55.6%) selon une étude.
L'organisation AvenirSocial demande donc à la Confédération et aux cantons de mettre davantage de ressources à disposition pour l'exercice du travail social. «Les travailleurs sociaux ont atteint leurs limites. Des charges supplémentaires seraient intenables et doivent être évitées. Il faut davantage de ressources, sous la forme de personnel et de moyens financiers», indique la co-secrétaire générale, Annina Grob.
Ce sont 3507 personnes qui ont participé entre fin 2020 et début 2021 à l'étude de l'Institut du travail social et de la santé de la Haute école spécialisée du nord-ouest de la Suisse (FHNW), sur mandat d'AvenirSocial. Si l'étude livre des résultats «préoccupants», elle indique cependant qu'une grande partie des professionnels maîtrise bien l'évolution au niveau des technologiques numériques et les réorganisations qui en découlent, comme le télétravail.
Pendant le semi-confinement du printemps dernier, 94.7% des établissements de travail social sont restés ouverts, selon l'étude. Et 97% des participants ont respecté les restrictions et les règles d'hygiène. La grande majorité des autres ont justifié leur non-respect des règles par le fait que garder leurs distances n'était pas possible dans le cadre de leurs activités quotidiennes spécifiques.
Environ la moitié des professionnels a observé que les patients annulaient de plus en plus souvent leurs rendez-vous, davantage dans le domaine de l'intégration professionnelle, et moins dans celui de la santé. Toutefois, la demande de services a fortement augmenté depuis le début de la crise sanitaire, le plus fortement dans le domaine de l'aide sociale (+80%) et un peu moins dans le domaine du handicap (+40%). La raison: avec le coronavirus, les problèmes des bénéficiaires se sont fortement accrus.
L'intensité de la charge de travail varie d'un domaine à l'autre. Selon l'enquête, elle est la plus élevée dans le domaine de la protection de l'enfance et de l'adulte: près d'un quart des professionnels se plaignent d'une charge de travail importante. Ils sont deux fois moins nombreux à se plaindre dans les domaines de l'enfance et de la jeunesse, du conseil en matière de dépendance et de l'insertion professionnelle. (ats)