Suisse
Société

Ce parti veut décriminaliser toutes les drogues en Suisse

Young girl buying drugs inside of night club at party time.
Image: Shutterstock

Ce parti veut décriminaliser toutes les drogues en Suisse

Pour sortir du cercle vicieux du deal de rue, les Vert'libéraux vaudois veulent s'inspirer du modèle portugais, qui a décriminalisé toutes les drogues en 2001.
08.11.2025, 10:4708.11.2025, 10:47

L'idée de la motion déposée cette semaine au Grand Conseil par le député David Vogel est de considérer les consommateurs non plus comme des criminels à envoyer en prison, mais comme des malades qu'il faut prendre en charge.

«Face à une situation qui déborde dans nos rues vaudoises, il est temps d'oser une politique du courage: la motion 'Du bad trip au bon plan' propose de compléter et moderniser la politique des quatre piliers en plaçant l'accompagnement personnalisé au coeur de l'action»

Ont indiqué les Vert'libéraux dans un communiqué.

«Au Portugal, la création de commissions de dissuasion a permis de coordonner les acteurs sociaux, médicaux et policiers, pour réduire efficacement la consommation à moyen terme, réinsérer les personnes touchées, faire baisser la mortalité chez les toxicomanes et faire des économies substantielles dans la gestion publique», explique le parti vaudois.

Un projet pilote inédit?

«La politique de la drogue doit, si possible, éviter une approche idéologique stérile. Il faut s'inspirer de ce qui fonctionne chez nos voisins et l'appliquer. S'ils y arrivent, pourquoi n'y arriverions-nous pas?», affirme le motionnaire David Vogel.

Portés par «des recherches solides» et le constat «d'une urgence sociale», les Vert'libéraux vaudois proposent via cette motion la mise en place d'un projet pilote inédit en Suisse romande. «Il ne faut pas uniquement nous baser sur la répression sans accompagnement individualisé. En complément de la répression, il nous faut améliorer la prévention et la prise en charge individualisée afin d'essayer de maîtriser concrètement la situation sur le terrain».

Ça fonctionne au Portugal

C'est en 2001 que le Portugal a décriminalisé le cannabis et les drogues dures, devenant ainsi le premier pays européen à adopter une approche de santé publique à l'égard de leur consommation. Si ni l'usage ni la possession pour un usage personnel sont illégaux, le trafic et le commerce de stupéfiants restent, eux, interdits.

La loi datant de 25 ans n'abroge pas les sanctions pour possession de stupéfiants, mais les reclasse comme infractions administratives plutôt que pénales. Elle a surtout marqué une rupture avec les politiques punitives traditionnelles.

Guérir plutôt que punir

Au lieu d'être condamnés donc, les consommateurs sont dirigés vers un traitement thérapeutique et peuvent bénéficier d'un soutien à long terme.

Concrètement, la peine privative a été remplacée par la participation obligatoire à une formation encadrée par des «Commissions pour la dissuasion de la toxicomanie».

Celles-ci sont organisées au niveau régional et composées d'un avocat, d'un travailleur social et d'un professionnel de santé. Leur principe est basé sur la prévention, les soins et la réinsertion sociale.

Selon plusieurs rapports et études, le taux de décès liés à la drogue a chuté depuis 2001 au Portrugal. Il était en 2024 cinq fois plus faible que la moyenne de l'Union Européenne (UE).

(sda/ats)

Hyrule Warriors Age Of Imprisonment – Launch Trailer – Nintendo Switch 2
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
Avez-vous quelque chose à nous dire ?
Avez-vous une remarque ou avez-vous découvert une erreur ? Vous pouvez nous transmettre votre message via le formulaire.
2 Commentaires
Votre commentaire
YouTube Link
0 / 600
2
Il s'est passé un événement oublié à Neuchâtel le jour de l'élection de Kennedy
Symbole d’un passé industriel florissant, le livre d’or de la chocolaterie Suchard, à Neuchâtel, témoigne d’un riche héritage local. Il conserve notamment la trace d’une visite princière inoubliable: celle de Grace Kelly et du prince Rainier III en 1960.
Née dans le quartier neuchâtelois de Serrières en 1826, la chocolaterie Suchard a ravi les palais du monde entier grâce à ses pralinés, ses tablettes et ses célèbres bonbons Sugus. Symbole d’une success story neuchâteloise, l’entreprise a marqué l’histoire industrielle suisse bien au-delà de ses frontières. Cette épopée s’inscrit aussi dans les pages d’un objet singulier et emblématique: son livre d’or, qui retrace les nombreuses personnalités ayant défilé dans les couloirs de cette entreprise connue partout dans le monde.
L’article