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Saint-Valentin: ces Romands sont tombés amoureux pour un plat

Surrealism. Food pop art photography. Female hands tasting spaghetti with meatballs on plaid tablecloth isolated on bright blue background. Vintage, retro style interior. Complementary colors
Pour certains d'entre nous, l'amour part par l'estomac (et par un bon plat de pâtes).Image: iStockphoto

«J'ai eu peur qu'elle me juge»: ils sont tombés amoureux devant un plat

Lors d'un premier rancard, certains amoureux se souviennent de ce qu'ils se sont dits. D'autres, d'une gaffe qu'ils ont commise ou d'une tache embarrassante sur leur chemise. Pour ceux qui réfléchissent avant tout avec leur estomac, c'est la bouffe qui marque le début de leur histoire. Témoignages gourmands.
14.02.2025, 16:5615.02.2025, 12:00
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Hamburger dévoré sans grâce avec un jet de sauce, tranche de pizza grignotée au coin du bar après une première soirée au ciné, ou encore tentative maladroite de concocter des pâtes sauce tomate pour prolonger la soirée: il est probable que, vous aussi, vous conserviez au moins un souvenir culinaire (cuisant) d'un rendez-vous amoureux.

Echec flagrant ou réussite éblouissante, cette expérience ne manque jamais de lier vos tripes à celles de votre partenaire. Pour le meilleur et pour le pire.

«Les souvenirs de nourriture sont très forts, en particulier quand ils sont liés à l’intimité et à des émotions profondes»
Le magazine américain Bon Appétit

C'est le cas de Nell, enseignante neuchâteloise de 26 ans, qui se souvient très bien du first date avec son ex-compagnon: un match de uni-hockey. «Nous avions mal entendu le nom d'un joueur japonais», se souvient-elle avec un rire. «On avait compris: Tiramizu. A la fin de la partie, nous sommes allés dîner dans un restaurant italien et, évidemment, qu'avons-nous pris en dessert pour conclure ce premier rendez-vous en beauté?»

«Un tiramisu, évidemment. Il y avait une déclinaison à la fraise, mais ça ne nous intéressait pas du tout. Ce qu'on voulait, c'était le vrai tiramisu italien typique. Mascarpone, café, biscuit cuiller, sans chichis»
Nell, 26 ans, enseignante

«Par la suite, il nous est arrivé d'aller au restaurant juste pour manger un tiramisu! C'était notre dessert fétiche», conclut-elle avec la tendresse d'un biscuit cuiller tout enrobé de crème mascarpone.

Il y a ceux qui sont plus sensibles au sucre.
Il y a ceux qui sont plus sensibles au sucre.The Image Bank RF

C'est avec une autre spécialité éminemment italienne que Siméon Calame a achevé de conquérir le coeur (et le ventre) de sa compagne. «Lors de notre premier rendez-vous, il fallait que je demande à Léane quel est son plat préféré. C'est une question que je pose à tous ceux que je rencontre», stipule le journaliste culinaire. «Là, elle m’a parlé des lasagnes, parce que celles de sa maman sont, selon elle, excellentes - je ne les ai jamais goûtées, d'ailleurs.»

«Reste que j’avais cette information en poche et deux jours plus tard, quand elle est venue chez moi, je lui avais préparé des lasagnes. Elle a bien aimé le clin d’oeil»
Siméon Calame, 25 ans, journaliste culinaire pour Gault&Millau et auteur d'un livre sur la pâtisserie

«Depuis, on n’en a plus jamais refait l’un pour l’autre!» admet le fin gourmet. «En revanche, c’est drôle: pas plus tard que la semaine passée, Léane m’a annoncé qu’elle m’en cuisinerait pour ce vendredi soir. Je pourrai enfin goûter sa recette, qui doit être celle de sa maman. Je me réjouis.»

«Ce n'est pas mon plat préféré, mais une bonne lasagne, avec la bonne pâte, ce que c’est réconfortant…»
Siméon Calame
Female hand holding fork over delicious Italian food, lasagna over green and blue background. Bolognese sauce and basil. Concept of Italian food, cuisine, taste, cooking, menu. Pop art. Poster, ad
L'astuce de Siméon Calame: les lasagnes.Image: iStockphoto

La nourriture, c'est aussi l'occasion de réaliser qu'on a plein de points communs - comme l'amour des bonnes choses. C'est le cas de Benjamin Décosterd et de Natalie qui deviendra sa femme, lors de leur premier rendez-vous, au printemps 2018.

«Nous sommes allés au Café des Artisans, à Lausanne. Mon cousin bossait là-bas. Je m'en souviens très bien. Je portais une jolie chemise blanche… et noire. Puisque je m’étais appuyé sur une porte fraîchement graissée. On partait déjà sur un immense talent de séducteur…»

«Nous avons pris un Gin Tonic, nous passions un excellent moment... Jusqu'à ce que j’aie envie d’un deuxième verre. Mais je n'ai pas osé lui en proposer un autre: je pensais que Nat allait me juger. Et pile au moment où je me dis ça, elle me lance: ‘On est d’accord que ça ne serait pas raisonnable d’en reprendre un?’. Et là, il y a eu un déclic.»

«J’ai su que cette personne était super. Non seulement elle partageait ma passion pour le Gin tonic, mais surtout pour le bon-vivantisme»
Benjamin Décosterd, 32 ans, homme marié, journaliste et humoriste

«C’est marrant, je ne me souviens même plus de ce qu’on a mangé ensuite. C'était certainement très bon», confesse l’humoriste. «S’il faut trouver un “plat signature”, je dois parler de notre deuxième rendez-vous.»

Son ton laisse présager le pire.

People holding forks over plates with different pasta dishes, lasagna,penne with Bolognese sauce and farfalle with meatballs. Concept of Italian food, cuisine, taste, menu. Pop art. Poster, ad
Chacun ses goûts.Image: iStockphoto

«En sortant du bar, nous avons été confrontés à ce moment fatidique où il est trop tard pour manger, mais trop tôt pour rentrer. On avait faim. C’est à ce moment-là que j’ai vraiment compris que notre intérêt était mutuel. Puisque Natalie m’a sorti cette phrase d’accroche que je n’arrive toujours pas à situer sur la jauge nulle vs incroyable…»

«Si tu veux venir à la maison, j’ai du fromage bleu que j’ai ramené d’Angleterre»
Natalie, lors de son second date avec Benjamin

«Il y avait clairement une ouverture», achève Benjamin non sans une certaine satisfaction, sept ans plus tard. «Je ne me souviens même pas si on a vraiment mangé ce fromage bleu. Mais ce qui est sûr, c’est que la bouffe a désormais une place importante dans notre relation. J’adore cuisiner pour Natalie. C’est aussi une manière pour moi de lui dire que je l’aime», conclut cet amateur de bonne chère et d'étoilés Michelin, qu'il explore avec sa moitié.

Impressionner sa moitié

Partager autour des plaisirs de la vie... ou ne pas les partager. Telle est la réalité qui s'est imposée à Jasmine Gfeller, entrepreneuse et co-fondatrice de plusieurs restaurants à Lausanne, lorsqu'elle a fait découvrir la Suisse à son chéri.

«James est arrivé de Londres un lundi pour notre premier rendez-vous (nous ne nous étions jamais rencontrés). Au lieu de l'habituel rendez-vous autour d'un café ou d'une promenade en ville, j'ai décidé de lui faire passer le test ultime: une visite complète de mes restaurants».

«Romantique? Absolument. Un petit extra? Peut-être. Mais s'il voulait sortir avec moi, il devait être prêt à recevoir un traitement VIP (et beaucoup de nourriture)»
Jasmine Gfeller, 36 ans, (très) bonne mangeuse, entrepreneure et fondatrice de plusieurs restaurants

Après un petit festin d'huîtres sur le quai de Vidy, direction Un Po' Di Più «où nous avons dévoré des fritto misto et siroté des cocktails comme des pros chevronnés», poursuit Jasmine. «La conversation était facile, les boissons coulaient à flot et j’étais déjà en train de me dire: 'Ok, il se peut que j'aime bien ce gars'».

Raw Beef Steak meat on plate with fork and spices on colorful background
Les plaisirs de la chair.Image: E+

Le «grand final» les attend encore: une côte de bœuf de 1,2 kg. «Comme deux personnes qui voulaient vraiment faire des affaires! Ou du moins, c'est ce que j'ai fait. James, pour sa part, s'est arrêté après seulement deux morceaux. DEUX. J'étais sous le choc», poursuit la Suisso-canadienne avec humour.

«Je me suis donc débrouillée comme une championne pour manger le reste, pendant qu'il est resté assis là, à me regarder avec incrédulité»
Jasmine Gfeller

«Où est-ce que tu mets tout ça? Je n'arrive pas à croire que tu puisses manger autant!», s'est effondré le Britannique qui, pour sauver son honneur, tient tout de même à préciser qu'il a mangé trois morceaux de ladite côte de boeuf.

«C'est à ce moment-là, mesdames et messieurs, qu'il a réalisé dans quoi il s'était engagé», conclut Jasmine avec malice. «Le reste, comme on dit, appartient à l'histoire!»

Des images de lapins, à travers les siècles
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Des images de lapins, à travers les siècles
Fragment d'une peinture funéraire polychrome représentant des hommes portant du grain, une gazelle ou une antilope, deux lapins ou lièvres, tandis que le dernier porte un joug avec du grain et un certain nombre d'objets peu clairs.Thèbes, Égypte 18e dynastie, vers 1350 av.
source: universal images group editorial / florilegius
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Video: watson
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