Les surfeurs valaisans avaient une drôle de gueule, mercredi. Ils avaient laissé leur cagoule épaisse au mayen et étaient descendus en plaine pour glisser sur de la neige fondue (de l'eau, quoi) dans ce qui sera bientôt the place to be: un bassin artificiel capable d'accueillir simultanément jusqu'à 80 surfeurs d'eau douce.
Ezekiel Lau, Rachel Bonhote-Mead et Aritz Aranburu ont tâté de la vague mercredi.
«La taille, la forme, la puissance et la fréquence des vagues (plusieurs centaines seront produites chaque heure) peuvent être réglées par la simple pression d’un bouton», jubilent les proprios de l'Alaïa Bay, qui ont installé leur immense piscine de 8500 m2 aux Iles, tout près de Sion.
Celle-ci ouvrira ses vannes au grand public en mai prochain. Tous niveaux bienvenus. Comptez entre 100 et 150 francs la session d'une heure.
Cyrille, 39 ans, originaire du sud-ouest de la France mais installé dans le canton de Vaud, a déjà réservé douze sessions dans la piscine valaisanne.
Franchement Cyrille, qu'est-ce qu'un surfeur habitué aux spots de l'Atlantique vient faire dans une piscine artificielle nichée au milieu des montagnes?!
C'est très simple: il vient faire du surf! Si je veux choper des vagues, je suis obligé de poser des vacances et d'aller loin. Là, j'ai des rouleaux à disposition près de chez moi. Je prendrai ces sessions comme un entraînement pour garder mon niveau.
En abandonnant la plage, les embruns et les mouettes pour un plan d'eau forcément moins poétique, tu n'as pas peur d'être déçu?
C'est vrai, j'appréhende un peu. J'ai toujours considéré le surf comme le moyen d'établir une connexion privilégiée avec l'océan, la nature et les vagues. À Sion, ce sera une autre atmosphère. On verra.
Il paraît que tu ne surferas pas seul en Valais...
Ma compagne viendra avec moi. Elle a un peu peur dans l'océan. Or en Valais elle pourra choisir son propre niveau de vagues, ce qui lui permettra d'aborder la discipline à son rythme et en toute sécurité. On a déjà prévu de se lancer dès que la saison de ski sera terminée!
On n'allait quand même pas se quitter sans un petit shot iodé de Point Break, le film culte des nineties. Allez, on se voit au line up*. Ciao!
*zone dans laquelle le surfeur attend la vague pour démarrer