La vente des puffs, ces e-cigarettes colorées jetables aux goûts fruités, a explosé depuis leur introduction sur le marché, il y a deux ans. Le quotidien ArcInfo mentionne une hausse de 30% chaque mois, surtout chez les jeunes. En Suisse romande, un jeune de 14 à 17 sur dix en fume fréquemment; chez les 18-25, c'est un sur huit.
Le problème que posent les puffs, c'est qu'on ne connaît pas les effets sur la santé de leur composant – un liquide qui chauffe à l'aide d'une pile lorsqu'on le fume –, ni réellement ce qu'il contient. Il serait d'ailleurs très élevé en nicotine, parfois même plus que ce qui est légalement autorisé.
Ces e-cigarettes sont actuellement en vente libre en Suisse, et aucune législation nationale n'interdit leur vente aux mineurs, comme le rappelle ArcInfo. Le quotidien précise toutefois que tous les cantons romands, sauf Vaud (qui doit encore légiférer) ont mis en place une interdiction – une mesure qui sera incluse dans la nouvelle loi sur les produits du tabac, qui devrait entrer en vigueur d’ici à 2025 –, qu'il est cependant difficile à faire respecter.
C'est pourquoi le conseiller national écologiste Christophe Clivaz et la conseillère nationale Delphine Klopfenstein Broggini (Les Verts/GE) souhaitent déposer une motion lors de la prochaine session parlementaire, qui vise à interdire complètement les puffs sur le territoire suisse.
Une initiative qui ne convainc pas tout le monde: selon Jean-Paul Humair, médecin et directeur du Centre d’information pour la prévention du tabagisme et codirecteur de Carrefour addictionS, à Genève, cité dans l'article d'ArcInfo, si on interdit la vente de puffs, il faudrait également interdire celle des cigarettes et des vapoteuses. Il préconise donc plutôt une légifération de leur contenu.
Le conseiller national libéral-radical Philippe Nantermod décrète quant à lui que les personnes majeures sont «responsables de leur vie et libres de faire ce qu'elles veulent de leurs poumons», même s'il est également en faveur d'une interdiction de vente aux mineurs.