«Mais comment peut-on tuer ses propres enfants? C'est inconcevable...», nous lâche, abasourdie, une maman du quartier où s'est joué le drame familial. «Imaginez, quelqu'un décide de se lever au petit matin en catimini pour arroser toutes les pièces d'essence avant de prendre une arme et de tuer toute sa famille, puis de mettre le feu et de retourner l'arme contre lui...» Elle poursuit:
Cette habitante du quartier nous indique que la villa incendiée est l'ancienne maison d'un ex-commissaire de police d'Yverdon. «Plus personne n'aurait voulu y habiter après ce drame. Heureusement qu'elle est détruite aujourd'hui», souffle-t-elle, émue.
Les révélations de la police sont sur toutes les lèvres. Il faut dire que depuis jeudi, le drame est de toutes les conversations. «Au moins, maintenant, on sait. Les rumeurs dans les bistrots d'Yverdon, ces derniers jours, étaient vraiment glauques. J'ai entendu quelqu'un dire, avant que la dernière fillette ne soit retrouvée vendredi matin, que c'était peut-être elle qui avait mis le feu et s'était enfuie...», ajoute une voisine, horrifiée.
En passant devant le carrefour, de nombreuses personnes viennent déposer des fleurs, d'autres s'arrêtent en voiture en mettant leurs feux de panne. S'y croisent des Yverdonnois bouleversés et des amateurs de sensations venus prendre des photos et des vidéos. «C'est immonde de faire ça, c'est morbide!», crache un passant. Un autre nous fait part de son désarroi:
Une femme qui habite dans le voisinage repense à ce que certains témoins indiquaient avoir entendu, tôt jeudi matin, avant l'arrivée des forces de l'ordre. «En fait, ça n'était peut-être pas des pétards ou des explosions, mais des coups de feu que les voisins ont entendus. J'ai du mal à croire que c'est arrivé là, à quelques dizaines de mètres de chez moi. C'est un quartier si tranquille d'habitude!»
Une autre habitante du quartier, la gorge nouée, murmure son incompréhension. «On pense toujours que ces drames familiaux n'ont lieu que dans les grandes villes ou les quartiers où règne la violence. Yverdon, c'est un peu une bulle, on vit dans une espèce de cocon où il ne se passe jamais rien de grave... Enfin, c'est ce qu'on croyait.»