L'avalanche qui avait fait dérailler le train Bex-Villars-Bretaye (BVB) le 2 février dernier a été provoquée par... un renard, selon le rapport d'enquête du Service suisse d'enquête de sécurité (SESE). Comment cela a-t-il été possible?
La coulée de neige de 100 mètres de large s'était déclenchée vers 14h50 au secteur dit des «Bouquetins». Elle avait dévalé sur 150 mètres avant de s'arrêter sur la piste dite «La Populaire» du domaine skiable de la station, faisant au passage dérailler le train et renversant une des deux rames. Il n'y avait eu aucun blessé, ni dans le train, où seul le conducteur était à bord, ni sur la piste.
Le rapport sommaire et définitif du SESE, publié fin mars et relayé mardi par Matin.ch indique:
«A cause des précipitations tombées les jours précédents, le manteau neigeux était instable. La nouvelle neige ne faisait pas encore corps avec l'ancienne. Dans une telle situation, dans un secteur très pentu (pente de 69%, soit un angle supérieur à 30 degrés), un déclenchement spontané d'une coulée est à tout instant possible», écrit le SESE.
Ces conclusions mettent surtout en évidence que ce secteur de Bretaye (sur la commune d'Ollon) n'était pas complètement assuré par la forêt. Or il n'avait pas été classifié comme comportant un risque d'avalanche, car il ne figurait pas au cadastre cantonal des dangers.
La carte de la forêt protectrice contre les avalanches mentionnait qu'à cet endroit la forêt assurait une fonction de protection. De ce fait, aucune mesure spécifique complémentaire d'atténuation du risque ne figurait dans le système de management de la sécurité du gestionnaire d'infrastructure, soit les Transports publics du Chablais (TPC). Mais dans les faits, le SESE affirme:
Le SESE précise encore:
Les paravalanches installés plus en amont en direction de la gare de Bretaye font actuellement l'objet d'un projet de renouvellement. La zone où la coulée s'est déclenchée a été intégrée, après l'accident, à ce projet de renouvellement. Cette zone sera équipée de paravalanches dans le courant de l'année 2022, indique encore le rapport final. (jah/ats)