C'est l'ouvrage le plus complet sur les salaires que l'on peut espérer trouver en Suisse. On parle du «Lohnbuch», publié chaque année par les autorités zurichoises. L'édition 2025 vient de sortir du four et ne fait pas exception: le livre compile quelque 9400 données salariales sur près de 800 pages, offrant un aperçu très détaillé de la rémunération des Helvètes.
«Le salaire est bien plus qu'une simple compensation financière pour le travail ou les services fournis», peut-on lire dans l'introduction. «Sur le plan émotionnel, il représente l'estime, la reconnaissance et la confirmation de sa propre performance».
Pour ces raisons, il s'agit également d'un sujet tabou - que le contenu du livre permet justement d'éclairer, du moins en partie. Comme l'ouvrage se base sur de nombreuses sources, comparer l'entièreté des données n'est pas possible (voire l'encadré à la fin de l'article). Nous avons donc sélectionné 55 métiers, allant de l'horticulteur au pilote d'avion, et présenté le salaire minimum pour chacun d'entre eux:
Ces salaires sont tirés de différentes conventions collectives de travail et de certaines recommandations salariales émises par les organisations de travailleurs ou d'employeurs. Ils sont applicables à l'échelle nationale, ce qui permet de les mettre sur le même plan.
Il s'agit d'une précision importante, puisque les salaires diffèrent largement d'une région à l'autre. Dans le canton de Zurich, ces derniers sont 11% plus élevés par rapport à la moyenne suisse, indique le livre. La région lémanique (formée par les cantons de Genève, Vaud et Valais) affiche des valeurs légèrement inférieures à la moyenne nationale (-0,4%), un pourcentage qui plonge à -17,4% au Tessin.
Les salaires minimums figurant dans notre liste varient également beaucoup d'un métier à l'autre. On passe des 4000 francs perçus par un kiosquier (ayant trois ans de formation professionnelle) aux 9772 que touche un pilote d'avion de l'armée - la même somme empochée par l'instructeur en chef de la protection civile.