Suisse
Politique

«C'est juste malhonnête»: les syndicats en pétard après un vote

Sympathisanten posieren mit Plakaten vor dem Bundeshaus waehrend der Fotoaktion der Gewerkschaft Unia zur Nationalratsdebatte ueber die Allgemeinverbindlicherklaerung von Gesamtarbeitsvertraegen (GAV) ...
Mardi matin, les syndicats ont manifesté devant le Palais fédéral, avant le vote crucial.Keystone

«C'est malhonnête»: les syndicats en pétard après ce vote sur les salaires

Ce mardi, le Conseil national a accepté de faire primer les conventions collectives de travail sur les lois cantonales. Les syndicats s'étouffent et les patrons sont satisfaits.
17.06.2025, 16:5017.06.2025, 17:00
Plus de «Suisse»

C'était attendu, c'est désormais confirmé: le Conseil national a voté en faveur de la primauté des conventions collectives de travail (CCT) sur les lois cantonales. En bref: si des salaires minimaux fixés dans ces accords de branche sont inférieurs à ceux décidés par les cantons qui appliquent le salaire minimum (Genève, Neuchâtel, Jura), c'est la somme la plus basse qui sera appliquée.

Le projet doit encore passer devant le Conseil des Etats, où il est quasi sûr de passer la rampe, étant «tenu» par le Centre et le PLR, qui ont tous deux voté en sa faveur au National. Le Conseil fédéral et les cantons étaient contre.

Les syndicats outrés

Sans surprise, les syndicats sont indignés. L'Union syndicale suisse (USS) dénonce une «attaque frontale» contre les bas revenus et la démocratie directe. «La Constitution et le fédéralisme sont bafoués», peut-on lire.

«Pour la première fois de l’histoire, il est prévu de réduire les salaires par le biais d’une loi fédérale»
Union syndicale suisse

Il estime, à titre d'exemple, qu'à Genève, «une coiffeuse qualifiée et possédant de l’expérience professionnelle perdrait jusqu’à 250 francs par mois». L'USS ajoute par ailleurs que, à l'approche des «scrutins imminents sur l'Europe» et la question sensible de la protection des salaires, que le Parlement joue avec le feu.

La méthode est elle aussi décriée. Le syndicat Unia note ainsi que «les employeurs étaient toujours opposés à des salaires minimums plus élevés lors des négociations de CCT en arguant que cela pouvait être réglé au niveau cantonal. Ce sont maintenant les mêmes qui attaquent les salaires minimums cantonaux.» Et de conclure:

«Ce n’est pas seulement contradictoire, c’est tout simplement malhonnête»
Syndicat Unia

Le partenariat social «valorisé»

Du côté des patrons, le son de cloche est tout autre. La section genevoise de la Fédération des entreprises romandes (FER), par exemple, salue une «décision valorisant le partenariat social, qui est un élément clé du modèle économique et social suisse».

«Le vote de ce jour constitue une bonne nouvelle»
FER Genève

L'Union suisse des arts et métiers (Usam) assure de son côté que «la primauté des salaires fixés par les CCT renforce la formation professionnelle et empêche le dumping salarial pratiqué avec les travailleurs détachés».

«Une large alliance de 28 associations économiques et sectorielles se félicite de cette décision»
USAM

«Une votation populaire aura sans doute lieu», note toutefois la FER Genève, qui précise: «Cela permettra à la population, notamment dans les cantons qui ont adopté un salaire minimum sans soumettre la proposition au vote, de se prononcer sur le modèle qu’elle privilégie: l’autorégulation par les acteurs du terrain ou un contrôle uniforme et étatique des salaires.»

La vidéo de l'évacuation héliportée d'une vache fait le buzz
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
2 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
2
Droits de douane de Trump: une annonce brutale redoutée en Suisse
La Suisse est suspendue à la décision du président américain sur les droits de douane, qui entrent en vigueur ce 1er août. À Berne, l’inquiétude monte.
La Suisse retient son souffle à la veille d’une décision cruciale attendue de Washington sur les droits de douane. Le président Donald Trump doit annoncer d’ici le 1er août s’il maintient ou non une surtaxe douanière de 31% sur les produits suisses exportés vers les États-Unis. L’incertitude est totale et le suspense s’intensifie à l’approche de l’échéance.
L’article