Travail.Suisse tire un bilan mitigé des négociations salariales pour l'année 2023. Les employés ont certes obtenu les hausses de salaire les plus élevées depuis 20 ans. Mais celles-ci ne parviendront généralement pas à compenser la hausse «record» du coût de la vie.
Globalement, Travail.Suisse fait part d'une hausse des salaires de 2,5%, un résultat atteint pour la dernière fois en 2001. Or, cette hausse sera annulée par l'inflation, estimée à 3% cette année.
La situation est surtout inconfortable pour les salariés à bas revenus, pointe Thomas Bauer. Pour cette catégorie de travailleurs, qui dépensent entre 70 et 100% de leur revenu en biens et services particulièrement frappés par l'inflation, le coût de la vie a augmenté de 4% en 2022. Pour les très hauts revenus, la facture n'augmenterait que de 1 à 2%, selon M. Bauer.
Néanmoins, Travail.Suisse se réjouit du fait que 97% des négociations se sont soldées par des hausses générales des salaires. Dans 56% des cas, seules des hausses générales ont pu être obtenues. Mais pour 41% des négociations sectorielles, des hausses individuelles ont été accordées en plus des augmentations pour l'ensemble du personnel.
Des résultats positifs ont notamment été atteints dans l'horlogerie, le nettoyage en Suisse alémanique, la construction des voies ferrées ou encore la menuiserie.
Travail.Suisse met aussi en avant le «petit succès» obtenu dans l'hôtellerie-restauration. Les salaires minimaux seront adaptés proportionnellement au renchérissement. Des hausses réelles de 10 à 40 francs par mois seront en outre attribuées selon les catégories salariales.
Les résultats sont en revanche insatisfaisants dans le commerce de détail. Le géant Coop n'a ainsi accordé que 2% d'augmentation, alors que les revendications de Syna se situaient entre 3 et 5%.
Le personnel de la santé, autre secteur fortement touché par la pandémie et qui connaît également un exode de main-d'œuvre, est lui aussi déçu. Le mélange d'institutions publiques et privées et un partenariat social peu développé rendent difficiles des améliorations pour l'ensemble de la branche, relève le syndicat. Les résultats sont là aussi bien inférieurs aux 5% demandés et Syna n'hésite pas à parler d'un «affront» fait au personnel. (ats)