La Suisse est un pays de pendulaires. Huit personnes actives sur dix quittent actuellement leur habitation pour se rendre au travail, selon l'Office fédéral de la Statistique (OFS). En tout, cette situation concerne quelque 3,5 millions d'individus. La plupart desquels (71%) exercent à l'extérieur de leur commune de résidence.
En moyenne, les pendulaires parcourent une distance de 14 kilomètres pour arriver au travail. La durée du trajet est d'une petite demi-heure. Dans les faits, les distances varient énormément, tout comme les destinations. C'est l'un des éléments ressortant de la dernière analyse de l'OFS, publiée jeudi et portant sur l'année 2020.
Surtout, cette analyse révèle où les habitants de chaque commune vont travailler. La carte ci-dessous montre le top 30 des communes de destination des pendulaires suisses:
Assez logiquement, la destination la plus populaire auprès des travailleurs habitant dans une commune donnée est leur commune de domicile. Ainsi, 54 141 Genevois travaillent à Genève. La deuxième commune la plus populaire est Carouge, avec 3706 personnes. Même scénario à Lausanne, où 41 520 Lausannois exercent leur profession, suivis par 3189 habitants d'Ecublens et 2083 résidents de Renens.
Cette situation concerne notamment les villes, tandis que les villages les entourant présentent parfois la situation inverse. Autrement dit, les grands centres attirent plusieurs travailleurs domiciliés dans les alentours. En même temps, un important flux de pendulaires existe également entre les villes elles-mêmes. A titre d'exemple, 2036 habitants de Lausanne travaillent à Genève, et 975 Genevois travaillent dans la capitale vaudoise.
La mobilité entre les cantons est également élevée. Les habitants de Neuchâtel travaillent aussi bien que dans cette même ville et dans les villages voisins qu'à Berne, Lausanne ou Bienne.
Des situations plus singulières existent toutefois. Par exemple, 12 Lausannois travaillent dans la commune soleuroise de Subingen, située à quelque 105 kilomètres de la capitale vaudoise. Cela correspond à un voyage d'une heure et demie en voiture (hors heure de pointe). Le trajet en transports publics le plus court dure 1h42. Certains autres vont jusqu'à Brugg, dans le canton d'Argovie, et parcourent ainsi une distance de plus de 160 kilomètres.
Une distance similaire est parcourue par une centaine de Genevois travaillant dans la capitale fédérale, ou par une poignée de Chaux-de-Fonniers exerçant leur profession à Zurich. Cinq habitants d'Yverdon-les-Bains qui travaillent à Lucerne doivent parcourir une distance de 180 kilomètres.
Dans certains cas, les distances parcourues par les travailleurs peuvent donc être énormes. Malgré cela, près de 20% des pendulaires se rendent au travail à pied ou à vélo. Ce n'est (probablement) pas les cas des exemples que l'on vient de citer.