Suisse
Travail

En Suisse, les syndicats veulent une hausse des salaires de 5%

Salaire: voici pourquoi les employés fidèles se font avoir en Suisse

Les syndicats réclament 5% d'augmentation salariale et se mobilisent pour leur grande manifestation du 16 septembre qui veut améliorer le pouvoir d'achat des salariés.
13.09.2023, 09:0813.09.2023, 09:08
Florence Vuichard / ch media
Plus de «Suisse»

Moins 0,8%, moins 1,9% et moins 0,5%: en Suisse, les salaires réels ont baissé trois fois de suite en 2021, 2022 et 2023. «Cette baisse très inhabituelle est historique», explique Fredy Hasenmaile, économiste en chef des banques Raiffeisen.

Mais la tendance négative devrait bientôt s'inverser: Pour l'automne à venir, il s'attend à une hausse des salaires de 2 à 2,5%, avec un renchérissement de 1,8% prévu pour 2024.

Augmentation de 5% réclamée

Mais cela ne suffit pas pour les syndicats, qui l'ont à nouveau clairement fait savoir à Berne, vendredi, où ils réclamaient pour une augmentation de salaire de 5%. Pour cela, ils appellent à une grande manifestation sur le pouvoir d'achat qui aura lieu le samedi 16 septembre à Berne.

«Ces dernières années, les salaires ont évolué dans une direction clairement erronée»
Daniel Lampart, économiste en chef, Union syndicale suisse (USS)

Daniel Lampart se réfère à la dernière évaluation statistique de l'AVS. Selon cette étude, les ménages à bas et moyens revenus ont vu leur salaire réel diminuer, alors que les 50 000 personnes les mieux payées en Suisse ont gagné nettement plus.

«Aujourd'hui, plus de 4000 personnes ont un salaire supérieur à 1 million de francs»
Daniel Lampart, économiste en chef, Union syndicale suisse (USS)

C'est presque trois fois plus qu'il y a 20 ans. Lampart a également critiqué les paiements de dividendes élevés, qui ont fortement augmenté ces dernières années. En d'autres termes: les actionnaires se seraient remplis les poches alors que les salariés n'auraient rien reçu.

Mais ce calcul n'est pas si simple. Car dans l'ensemble, la part de la valeur ajoutée distribuée dans les salaires est restée stable en Suisse au fil des ans. C'est également l'avis de Hasenmaile, économiste en chef de Raiffeisen, qui affirme que cette valeur se situerait toujours juste en dessous de 60%. «C'est d'ailleurs très élevé en comparaison avec l'étranger», précise-t-il.

Les travailleurs âgés sacrifiés

La lutte pour une répartition juste des salaires a donc lieu en fin de compte au sein du groupe des salariés. Outre les personnes qui gagnent bien leur vie, ce sont surtout les «jeunes talents» qui sortent gagnants de cette répartition, car les employeurs leur feraient des concessions en raison de la pénurie de main-d'œuvre.

Et les perdants? Les collaborateurs de longue date et les plus âgés, qui ne reçoivent pas d'augmentation de salaire ou seulement des augmentations modestes. Il serait donc d'autant plus important pour eux que des dispositions relatives à la compensation du renchérissement soient réintroduites dans les conventions collectives de travail.

Il y a tout juste dix ans, l'Union syndicale suisse demandait, par le biais d'une initiative populaire qui a échoué dans les urnes, un salaire minimum national de 4000 francs. La nouvelle valeur de référence pour les syndicats est désormais de 4500 francs. Et quiconque a terminé un apprentissage professionnel devrait gagner au moins 5000 francs par mois, a déclaré le président de l'USS Pierre-Yves Maillard.

«C'est la meilleure façon de montrer notre estime pour l'apprentissage professionnel»
Pierre-Yves Maillard, président de l'USS

Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci

Il publie des fiches de salaire sur TikTok
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
2 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
2
Voici ce qu'a fait Cassis en Cisjordanie et en Israël
Le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis s’est rendu cette semaine en Israël et en Cisjordanie, invoquant la défense des «principes humanitaires». En Suisse, les critiques se multiplient face à l’absence de condamnation officielle de l’action israélienne à Gaza.

Ignazio Cassis est sous pression. A Berne, le chef de la diplomatie helvétique est vivement critiqué, notamment par quelque 200 collaborateurs de son propre département. Dans une lettre adressée au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), ces employés critiquent la frilosité du Conseil fédéral face à Israël et dénoncent le silence prolongé sur les opérations militaires de plus en plus violentes menées à Gaza. Le DFAE a d’abord affirmé ne pas avoir reçu la missive; il reconnaît désormais l’avoir bien reçue. Une réponse sera donnée «en temps voulu», selon un porte-parole.

L’article