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Walter Wobmann: l'homme à tout faire de Blocher

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Walter Wobmann, l'homme à tout faire de Blocher

Un ancien conseiller national, l'UDC soleurois Walter Wobmann, est désormais impliqué dans les activités commerciales de Christoph Blocher.
02.01.2024, 11:4902.01.2024, 17:42
Christian Mensch / ch media
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C'est parfois à la retraite que tout commence. En novembre, Walter Wobmann, 66 ans, a quitté le Conseil national après pas moins de cinq législatures pour l'UDC soleuroise. Il souhaite se consacrer davantage à son hobby, le motocyclisme.

Mais la moto attendra. Nommé par Albert Rösti, Wobmann ne fera pas seulement partie de la commission fédérale de protection contre le bruit, dès l'année prochaine. Il oeuvrera aussi presque à temps plein pour Christoph Blocher.

On sait que Wobmann est à la tête de l'initiative dite «de neutralité» lancée par Blocher. Depuis l'initiative sur la burqa et celle sur les minarets, qui ont valu au Soleurois un double succès en votation populaire, il est considéré au choix comme un «alchimiste de la démocratie directe» (Tages-Anzeiger) ou comme le «démocrate direct le plus performant» (CH Media, dont watson fait partie). Blocher veut s'emparer de cette qualité pour sa nouvelle initiative.

Parallèlement, Blocher, 83 ans, l'a nommé vice-président de Pro Suisse, fondée au printemps 2022 comme bassin de récupération et de relance pour trois entités à la peine: l'«Action pour une Suisse indépendante et neutre» (Asin), le «Comité Non à l'adhésion rampante à l'UE» (UE-NO) et l'«Association des entrepreneurs contre l'adhésion à l'UE».

Robinvest comme domicile, pour une association politique

Pro Suisse, dont le siège est à Berne, serait à l'origine de l'initiative populaire. Son financement passe toutefois par l'«Association pour le maintien de la neutralité suisse», fondée en même temps. Son président n'est autre que Wobmann, tandis que Blocher apparaît comme vice-président au registre du commerce. Le milliardaire zurichois met également à disposition son entreprise Robinvest comme domicile.

Robinvest, dirigée par le père Christoph et la fille Rahel depuis Herrliberg (ZH), rassemble les activités commerciales que les Blocher ont reprises après son départ forcé du Conseil fédéral. Le «Ro» fait référence au sommet de l'Oberland bernois, le Rosenstock, visible par beau temps depuis Herrliberg. C'est ce qu'a expliqué l'octogénaire lors d'un entretien sur sa collection d'art.

Par l'intermédiaire de Robinvest, Blocher a géré pendant quelques années la Basler Zeitung, avant de céder le journal à Tamedia, en échange de pages gratuites. Vestige de cette époque, un ancien centre d'impression et d'édition de la banlieue de Bâle lui appartient toujours. Il est aujourd'hui détenu par la filiale Robestate. Ce grand immeuble commercial compte 6600 mètres carrés de locaux vides. Là aussi, c'est Wobmann qui en assure désormais la gestion. Il a été élu au conseil d'administration de Robestate l'été dernier, fonction officiellement inscrite depuis la semaine dernière au registre du commerce.

La prochaine apparition publique aura lieu au printemps, au moment du dépôt de l'«initiative sur la neutralité».

Adaptation française: Valentine Zenker

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