En février dernier, les Suisses ont refusé d’accorder plus de moyens aux médias privés. Aujourd’hui, ils semblent vouloir serrer la vis aux médias publics, comme l’annonce le 24 heures. C’est en effet l’enjeu d'une initiative populaire fédérale, dont la récolte des signatures vient d’être lancée mardi 31 mai à Berne.
Que demande le texte? Une diminution de la redevance obligatoire des radios-TV de 335 francs par année à 200 francs.
Qui mène le combat politique et médiatique? Principalement l’UDC alémanique, le conseiller aux États et président du parti Marco Chiesa, ainsi que le conseiller Walter Wobmann, qui a fait triompher l’initiative sur les minarets et sur la burqa.
C'est le slogan choisi pour faire baisser le prix de la redevance SSR (Société suisse de radiodiffusion et de télévision). Mais 200 francs, est-ce réellement suffisant? Marco Chiesa affirme dans le quotidien vaudois:
Pour baisser les coûts, l’UDC préconise de réduire le train de vie de la SSR, qui contrairement aux chaînes privées, gaspille beaucoup trop de moyens en salaires et en frais. Il critique un personnel trop nombreux et payé royalement.
La SSR se défend et affirme qu'elle est transparente sur la question: elle emploie 6860 personnes à temps plein ou à temps partiel et le salaire annuel moyen pour les cadres et les collaborateurs CCT s’élève à 107 000 francs par poste à temps plein.
L'entreprise met également en garde: si la redevance baisse, l'une des conséquences sera la perte du modèle décentralisé de la SSR.
En mars 2022 déjà, l'entreprise annonçait dans un communiqué de presse:
Quatre ans après le rejet par le peuple de l'initiative «No Billag» à plus de 70%, qui confirmait la volonté de la population de conserver un service public fort, l'entreprise réaffirme «être prête à démontrer une nouvelle fois sa contribution à la société suisse.»
Si l’initiative récolte les 100 000 signatures, la bataille se déplacera au parlement avant d’être tranchée par le peuple. Selon 24 heures, un contre-projet pourrait voir le jour et proposer une redevance réduite de 300 francs, mais supérieure à 200 francs. La redevance a toutefois déjà baissé depuis 2018 de 25%. (ag)