Olga Bezvershenko, arrivée à Aigle il y a moins d'un an sous le statut S, doit payer 335 francs de facture Serafe. Problème: cette réfugiée ukrainienne, qui tente depuis de faire reconnaître son diplôme de vétérinaire en Suisse, ne reçoit actuellement que 387,50 francs par mois. Pour cette dernière, l'incompréhension est d'autant plus grande que, comme elle l'a expliqué à 24 heures, Olga Bezvershenko ne possède «ni de poste radio, ni de télévision».
La femme de 33 ans a cherché des explications. Du côté de l'Etablissement vaudois d’accueil des migrants (Evam), le fait qu'elle doive payer presque ce qu'elle gagne en un mois entier pour un service qu'elle affirme ne pas utiliser, n'est pas étonnant. C'est tout simplement «la loi», lui a-t-il été indiqué:
D'après l'Office fédéral de la communication (Ofcom), les bénéficiaires de l’aide sociale ou d’autres aides, comme l’indemnité versée par les services des migrations, ne sont pas exonérés du paiement de la redevance de radio-télévision. Seules «les personnes au bénéfice de prestations complémentaires annuelles en plus de leur rente AVS ou AI» échappent à cette obligation. Car pour l'Ofcom, la redevance fait en effet partie des «besoins fondamentaux de subsistance».
L'histoire d'Olga Bezvershenko n'est pas la première du genre à être relayée par les médias suisses. Avant elle, une famille d'Ukrainiens avait également dû payer 335 francs de facture Serafe, quelques jours seulement après être arrivée en Suisse, à Winterthour. L'organe qui remplace Billag depuis 2019 avait soutenu que, malgré son statut S, aucun traitement de faveur ne lui serait accordé. Comme tous les Suisses, les réfugiés ukrainiens devraient payer. (mndl)