Une ouvrière temporaire, engagée chez un sous-traitant de Nespresso où elle était payée 16,95 francs de l'heure, a obtenu gain de cause aux prud'hommes pour sous-enchère salariale. Unia salue «une victoire d'étape» sachant que 33 autres travailleuses se battent depuis 2021 contre les pratiques de cette entreprise.
Cette société est Marvinpac, basée à Châtel-Saint-Denis (FR) et active dans l'emballage de produits alimentaires et cosmétiques, avec notamment Nespresso ou L'Oréal comme clients. L'ouvrière avait obtenu un poste via l'entreprise de location de services OK Job, contre qui elle avait ouvert une action en justice.
Le tribunal des prud’hommes de Châtel-Saint-Denis «a condamné l'employeur à appliquer rétroactivement un salaire horaire de 22,01 francs bruts de l'heure», écrit jeudi Unia dans un communiqué. OK Job lui doit ainsi 10 899 francs pour le manque à gagner sur la période de 19 mois de travail entre 2019 et 2021, précise le syndicat.
Les 33 autres ouvrières vont désormais pouvoir poursuivre leur procédure judiciaire, qui avait été suspendue dans l'attente de ce premier jugement.
Unia parle de situations «crasses» de dumping social. Il appelle les clients «à prendre leur responsabilité afin de garantir des conditions de travail justes chez leur sous-traitant.»
Le journal 24 Heures, qui revient jeudi sur cette affaire, indique que ni OK Job ni Marvinpac n'ont souhaité réagir à ce jugement. Quant au service de presse de Nespresso, il répond qu'il n'est pas «en mesure de commenter une décision de justice dans une affaire dont nous ne sommes pas une des parties». (ag/ats)