Une mère qui ne peut voir son enfant de sept mois qu'une heure et demie par semaine, se retrouve piégée par l'administration vaudoise et dénonce un rapport psychiatrique accablant la concernant: voici l'histoire déchirante que nous raconte 24 heures ce vendredi.
C'est le cauchemar de tout parent qui s'est déchaîné sur cette mère lausannoise de 39 ans. Prise dans un engrenage entre l'administration du Chuv, le rapport d'une psychiatre dont elle dénonce le contenu et le service de protection de la jeunesse vaudois, impossible pour elle de passer ses journées auprès de sa jeune enfant, alors que selon elle, aucun problème n'est à signaler.
Tout commence peu après l'accouchement, déclenché par césarienne au Chuv. La petite Bénédicte (nom d'emprunt donné par le quotidien vaudois) naît prématurément et ne pèse que 2,2 kilos. Peu après, une psychiatre est envoyée pour discuter avec la jeune maman.
Pour quelle raison? On ne le sait pas. Le fait est que le ton monte entre celle-ci et la mère, ainsi que sa famille. Dans son rapport, consulté par le quotidien vaudois, la praticienne «s'interroge sur une éventuelle pathologie psychiatrique» de la maman, conclusion qui découle d'une courte observation de celle-ci avec son enfant.
Il faut dire que c'est parole contre parole. Pour cette jeune mère et sa famille, tout va pour le mieux. La jeune femme n'est ni alcoolique ni droguée. Les éléments du rapport semblent vagues: un «manque d'initiative», un «portage peu sécure» de l'enfant, le fait que la maman n'écoute pas les conseils de l'équipe du Chuv et préfère ceux trouvés sur Internet. Pour l'avocat de la famille, Betrand Gygax, «on n’arrache pas un nourrisson à sa mère» pour de tels prétextes.
La mère accuse en outre dans les colonnes du 24 heures les équipes du Chuv d'avoir critiqué sa PMA (réd: procréation médicalement assistée), qu'elle a reçue dans une clinique danoise.
Dans la foulée, le Chuv envoie un signalement à la Direction générale de l’enfance et de la jeunesse (DGEJ). Alors que l'enfant n'est âgé que de trois jours, elle est placée dans la pouponnière de l'hôpital universitaire vaudois et trois jours plus tard encore, est envoyée en foyer.
A partir de ce moment-là, la machine est lancée et la Lausannoise ne peut plus voir son enfant qu'une heure et demie par semaine, surveillée par une éducatrice. Dévastée, elle se bat depuis maintenant sept mois pour retrouver la garde de sa fille.
Durant cette période, l'enfant fait d'ailleurs un épisode d'«état de mort apparente», un phénomène où le nouveau-né se retrouve particulièrement affaibli au point que sa santé est en danger. Elle est prise en charge par le Chuv, où un pédiatre lui attribue des signes de «dépression».
Dans 24 heures, les témoignages de la famille, la défense d'un avocat et l'avis d'autres psychiatres se succèdent en faveur du retour de la petite Bénédicte auprès de sa mère.
Dans le même temps, les autorités vaudoises tiennent bon. Elles refusent de réviser le cas en urgence ou de placer la petite Bénédicte auprès de ses tantes. La DGEJ évoque la «pesée des intérêts» et le «besoin de protection» de l'enfant.
La maman de Bénédicte a été reçue, lundi dernier, en bonne et due forme par un psychiatre mandaté par le médecin cantonal vaudois pour mettre un point définitif à cette affaire. Le rapport doit être rendu début février.
(acu)