La Vallée de Joux (VD) ne comprendra plus qu'une seule commune dès 2027. Les Combiers ont accepté dimanche à 58,9% de fusionner leurs trois communes actuelles, à savoir Le Chenit, L'Abbaye et Le Lieu.
Il fallait que les trois communes disent «oui», ce qui a été le cas au Chenit (1231 oui; 822 non), à L'Abbaye (370; 300) et au Lieu (278; 187). Le taux de participation a dépassé les 60%.
La nouvelle entité, dont le nom sera La Vallée de Joux, verra le jour le 1er janvier 2027. Elle comptera environ 7000 habitants et, avec 16'361 hectares, détrônera Château-d'Oex du titre de commune la plus grande du canton de Vaud.
Les autorités communales actuelles resteront en fonction jusqu'au 31 décembre 2026, soit six mois de plus que dans le reste du canton. Les élections pour la nouvelle commune auront lieu en automne 2026 et les élus entreront en fonction le 1er janvier 2027. Formellement, le dernier mot sur cette fusion reviendra au Grand Conseil, qui se prononcera au printemps 2025.
Même si elle ne comptera plus qu'une commune, la Vallée de Joux conservera ses différents villages, appelés aussi fractions de communes, à savoir Le Sentier, Le Brassus, L'Orient, Le Pont, Les Bioux, L'Abbaye ou encore Le Séchey. Le statut juridique des fractions de communes, ainsi que les noms des localités demeurent inchangés.
Cela fait plus de dix ans que cette idée de fusion à trois circule à la Vallée de Joux. Un premier projet avait échoué en 2012, à la suite d'un refus du Conseil communal de L'Abbaye.
Le sujet est ensuite revenu sur la table en 2017 avec une nouvelle motion déposée dans les trois législatifs. Les trois communes l'ont acceptée et le processus s'est mis en marche jusqu'à l'élaboration d'une convention de fusion. Celle-ci a été acceptée en mai dernier par les Conseils communaux des trois communes, ouvrant la voie à la votation populaire de dimanche.
Au niveau politique, les Municipalités du Chenit et du Lieu s'étaient dites unanimement favorables à la fusion, au contraire de celle de L'Abbaye, où trois élus sur cinq s'étaient opposés.
Durant la campagne, les partisans de la fusion ont argumenté qu'une seule commune permettrait notamment de gagner en efficacité, de simplifier et d'accélérer les processus administratifs.
Cette fusion est, selon eux, une suite logique des nombreuses collaborations intercommunales déjà existantes. Un taux unique d'impôts ou encore un «poids» plus important sur la scène cantonale ont aussi été avancés pour justifier cette fusion.
Avec cette fusion, «la Vallée de Joux se dote d'un outil qui lui permettra de répondre avec efficacité aux besoins de ses habitants», a-t-il ajouté.
De leur côté, les détracteurs de la fusion ont dit craindre une perte d'identité et d'autonomie des différents villages de la Vallée. Parmi leurs autres réticences, ils avaient cité une bureaucratie accrue, ainsi qu'une proximité moindre entre la population et les élus.
Pour Henrique Dias Mendes, l'une des figures des opposants à la fusion, «la déception est grande», a-t-il déclaré à Keystone-ATS. Il s'est dit notamment «désagréablement surpris» par le vote à L'Abbaye, la commune qui semblait la plus réticente à la fusion. Affirmant ne pas croire les pro-fusion, il estime que les différents villages de la Vallée seront «mis sous tutelle» dès le 1er janvier 2027.
(ats/hun)