«Cinq kilomètres de bouchons devant le Gothard», «trafic bloqué sur le périphérique ouest», «on signale un accident sur l'A1»: les chaînes de la SSR informent sur le trafic en Suisse. En écoutant cela, Michael Töngi (Verts/LU) a les oreilles qui saignent. Le conseiller national demande la suppression des informations routières diffusées toutes les demi-heures sur les radios de la SSR. Il a déposé une motion à cet effet.
Cela fait pourtant partie intégrante de la concession accordée aux stations financées par la redevance. Elles doivent offrir un «aperçu complet et diversifié des événements pertinents de l'actualité». Et notamment «les informations à caractère de service telles que la météo et les informations routières».
Pour Michael Töngi, il s'agit d'un modèle dépassé: la disponibilité généralisée des systèmes de navigation mobiles et des applications rend les annonces d'embouteillages «superflues». Il les considère encore comme «un arrosage obsolète et permanent pour les auditeurs non concernés». Il préférerait écouter davantage d'informations à la place.
Avec sa demande, le Vert se heurte à un mur.
Le ministre en charge des médias, Albert Rösti, ne croit pas non plus à une interdiction sur les chaînes de la SSR. D'autant plus que ces services sont «très largement appréciés et utilisés». En outre, le Conseil fédéral estime qu'une interdiction «réduirait trop fortement l'autonomie de la SSR en matière de programmes».
Michael Töngi avait donné à sa motion un titre croustillant: «Non à la propagande des embouteillages». Le gouvernement estime au contraire être même légalement tenu d'inscrire cette obligation dans la concession des chaînes financées par des fonds publics. Car selon la loi sur la circulation routière, la Confédération doit informer sur «la situation du trafic, les restrictions de circulation et les conditions sur les routes nationales».
C'est maintenant au Parlement de trancher. Le Conseil national se prononcera en premier. S'il accepte la motion, le dossier passera alors devant le Conseil des États. Ce n'est qu'en cas de double oui que la Confédération devrait élaborer une modification de loi correspondante, qui serait alors à nouveau soumise aux deux Chambres.
Quoi qu'il en soit, il faudra encore attendre quelques années avant une éventuelle disparition de l'inforoute. On continuera donc pour l'instant d'entendre avec la même régularité disgracieuse: «cinq kilomètres de bouchons avant le Gothard», «trafic bloqué sur le périphérique ouest», «on signale un accident sur l'A1».
Traduit de l'allemand par Valentine Zenker