Le sort de la réforme de la LPP et de l'initiative biodiversité sera scellé ce dimanche, dans quelques heures. Les deux objets pourraient échouer selon les derniers sondages.
La prévoyance professionnelle fait face au double défi démographique et financier. Pour garantir le financement des rentes à long terme, une révision est nécessaire, selon le Parlement.
La principale mesure est une baisse du taux de conversion minimal dans la prévoyance professionnelle obligatoire de 6,8% à 6%. Pour éviter dans la mesure du possible une diminution des rentes futures, le Conseil fédéral et le Parlement ont prévu des mesures de compensation.
La moitié des personnes assurées bénéficieront ainsi d'une compensation de rentes durant une période transitoire de 15 ans. Le seuil d'entrée est abaissé, ce qui améliore la couverture des bas salaires et des personnes travaillant à temps partiel, estiment les partisans de la révision. Par ailleurs, la déduction de coordination sera remplacée par une part fixe de 20%.
Pour l'USS et la gauche, cette réforme est une arnaque. Elle ne profitera en tout cas pas aux travailleuses et travailleurs. Ils ont fait campagne sous le slogan:
Quant à l'initiative populaire fédérale «Pour l'avenir de notre nature et de notre paysage» (initiative Biodiversité), elle réclame suffisamment de moyens et de surfaces pour mieux protéger la biodiversité et la nature, même en dehors des zones protégées. Les initiants veulent aussi une meilleure protection du paysage et du patrimoine bâti.
Le texte a fait l'objet d'une campagne tendue, ravivant le clivage ville-campagne. Le comité, composé de sept organisations principales, dont Pro Natura, Patrimoine Suisse, la Fondation suisse pour la protection et l'aménagement du paysage et BirdLife, est soutenu par les Vert-e-s, le PS et les Vert'libéraux.
Pour le Conseil fédéral, le Centre, le PLR, l'UDC, ainsi que les milieux économiques et agricoles, l'initiative va trop loin. Il ne faut pas oublier d'autres intérêts, comme l'approvisionnement énergétique ou la production agricole.
Le gouvernement avait élaboré un contre-projet à l'initiative, proposant de protéger 17% de tout le territoire suisse, contre 13,4% actuellement. Mais le Parlement n'en avait pas voulu. Les initiants avaient alors renoncé à retirer leur texte, ce qui entraîne la votation. La double majorité du peuple et des cantons est requise.
Dans le Jura et à Berne, on doit aussi avaliser de manière définitivement le rattachement de Moutier au plus jeune canton de Suisse. L'issue du scrutin a toutes les chances de le confirmer, mettant ainsi fin à la Question jurassienne.
(dal/ats/acu)