Les partisans du mariage pour tous sont en campagne depuis des mois, occupant les rues et communiquant tous azimuts. Dernière annonce en date: une nouvelle commande de dizaines de milliers de drapeaux arc-en-ciel, qui doivent «inonder le pays». Favorable à la modification de la loi en votation le 26 septembre prochain, le Conseil fédéral s’est lui aussi lancé le 23 juin dernier.
Et les opposants? Silence radio, ou presque, du moins en Suisse romande. Depuis qu’ils ont déposé leur référendum en avril dernier, ils laissent leurs adversaires occuper le terrain, hormis quelques mots d’ordre donnés ici et là, comme le «non» du Parti évangélique ou celui, controversé selon Le Courrier, des Jeunes libéraux-radicaux du canton de Genève.
Sur internet aussi, c’est paisible: on peine même à trouver des informations «officielles» sur la campagne du «non», le site romand des référendaires étant «en construction».
Alors on a cherché à prendre le pouls du comité référendaire. A chaque fois, les réponses sont un peu évasives… Du côté de l’UDC, le président national Marco Chiesa nous renvoie vers le coordinateur, aussi UDC, Anian Liebrand. Sa brève réponse, par écrit:
On se tourne alors vers les membres romands du comité. Il y a le conseiller national valaisan Benjamin Roduit (Le Centre/ex-PDC), dont le parti est favorable au mariage pour tous. Il le promet: il y aura bien une campagne, mais «il ne faut pas s’attendre à grand-chose avant le mois d’août». Il y a aussi Jean-Luc Addor, lui aussi valaisan, mais UDC, plus grand parti du pays, mais divisé sur la question.
Pas vraiment au courant des actions prévues, ce dernier nous informe qu’une réunion du comité référendaire a lieu ces jours et nous propose de contacter Olivier Dehaudt, directeur de la Fondation pour la famille. «L’été, la population a autre chose à penser que cette votation. C’est agaçant d’entendre parler de ça ces jours», nous lance celui qui est, avec d’autres, à l’origine du référendum.
On cherche quand même à mieux comprendre pourquoi ils n'ont pas, au moins, organisé un petit quelque chose, notamment à la suite de la conférence de presse du Conseil fédéral pour le traditionnel lancement de campagne.
Pour ce faire, nous avons contacté le politicologue genevois Pascal Sciarini. Il ne s’étonne guère du calme plat qui règne du côté des opposants au mariage pour tous. Il imagine une courte et intense campagne de leur part, dès la rentrée.
Il évoque trois points importants:
Sur le front de la votation du mariage pour tous, l’été ne sera probablement pas très chaud. Chose certaine: Les partisans genevois semblent prêts à poursuivre leurs actions. Ils ont déjà annoncé un second volet de la marche des fiertés (Geneva Pride) dès le 8 septembre.