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«La prochaine étape pour lutter pour le climat? Des grèves de masse!»

Des personnes defilent avec des pancartes et des banderoles dans les rues de Lausanne, lors d'une manifestation de soutien a la Zad (Zone A Defendre) de la Colline du Mormont a l'appel Greve ...
Manifestation le 26 mars à Lausanne en faveur de la Colline du Mormont à l'appel de Grève du climatImage: sda

«La prochaine étape pro climat? Des grèves de masse!»

La Grève du climat n'y croyait presque pas. Pourtant, les Suisses ont fini par refuser dimanche la loi CO2. «Un projet de technocrates», s'exclame Victor Chételat, membre du mouvement social et du comité référendaire. Et maintenant, on fait quoi?
14.06.2021, 05:5914.06.2021, 09:31

Les Suisses ont finalement refusé la loi CO2 à 51,5% contre l'avis de toute la classe politicienne (UDC exceptée), on imagine votre surprise!
Victor Chételat: C'est vrai que nous avons été surpris. Nous sommes surtout très heureux que cette loi anti-sociale ne soit pas passée. C'était l'œuvre de technocrates qui voulaient imposer leur manière de voir les choses au reste de la population. Surtout, elle n'apportait pas les bonnes réponses à l'urgence climatique.

Victor Chételat
Victor Chételat, membre de la Grève du climatdr

Du coup, la Suisse se retrouve sans projet sérieux pour faire baisser ses émissions polluantes et atteindre les objectifs fixés par l'Accord de Paris!
Pas du tout, cette loi ne nous aurait de toute façon pas permis d'atteindre les réductions escomptées, mais surtout elle ne s'attaquait pas aux vrais pollueurs.

C'est-à-dire?
Les grandes entreprises et les gens fortunés qui voyagent en jet privé, par exemple. C'est eux qui polluent le plus. C'est eux qu'il faut taxer. Mais le problème est plus profond. Il faut remettre en cause notre système capitaliste qui, de par son fonctionnement, ne peut qu'épuiser les ressources, mais aussi les travailleurs, avec cette recherche du profit à tout prix.

«Il faut un changement politique de fond. Ce changement viendra de la rue»

Et comment votre mouvement va-t-il arriver à ses fins? Allez-vous vous lancer en politique?
Certainement pas. La Grève du climat est un mouvement social, nous ne croyons pas au système politique actuel. Trop lent, trop d'intérêts en jeu. Bien sûr que nous avons des relais, des élus, qui partagent et défendent nos idées, mais le changement viendra de la rue.

Comment ça?
C'est en faisant des grèves de masse que nous pourrons influencer l'économie. La population doit retrouver son pouvoir. Les catastrophes climatiques qui vont se succéder, les réfugiés climatiques, les gens dans la rue, c'est ça qui fera bouger les choses.

Au fond vous voulez quoi?
Nous avons produit un rapport de 300 pages avec une centaine de recommandations. Tout y est.

Pouvez-vous nous citer trois mesures?

  • 1. La nationalisation des banques et la verdisation des portefeuilles d'investissement.
  • 2. L'interdiction des voitures en ville et gratuité des transports publics.
  • 3. La création d'un revenu de transition écologique.

Nationalisation des banques? En Suisse? Vous rêvez!
Oui, je sais, la Suisse est très libérale.

Certaines de vos mesures sont même liberticides. Comment allez-vous procéder pour convaincre les Suisses?
Par l'éducation. Il faut informer les gens, organiser des conférences. Et surtout faire des grèves massives, seul moyen d'inverser les rapports de force entre le prolétariat et le patronat.

Et toi, tu pèses combien en CO2?

Vidéo: watson
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