L'homme qui a pris en otages des passagers et le conducteur du train reliant Baulmes à Yverdon-les-Bains jeudi soir a été formellement identifié: il s'agit bien d'un requérant d'asile iranien de 32 ans. Il a résisté à un tir de taser avant d'être abattu, a indiqué vendredi en fin d'après-midi la police cantonale vaudoise:
D'après les premiers éléments de l'enquête, ses motivations seraient «dues à ses conditions de requérant d'asile, ainsi qu'à sa volonté insistante d'avoir des contacts avec une collaboratrice d'un centre de requérants d'asile». La police avait d'ailleurs dû intervenir à plusieurs reprises à cause de son comportement, relève-t-elle.
La police donne aussi quelques nouveaux détails sur l'assaut vers 22h15, soit après près de quatre heures «d'une longue phase de négociations» avec le preneur d'otages. La prise d'otages a été signalée vers 18h30 et le train était immobilisé à l'arrêt d'Essert-sous-Champvent, portes fermées. Une soixantaine de policiers ont pris position autour du train:
Le preneur d'otages a été mortellement touché, ajoute-t-elle. Il est décédé sur place, malgré la présence d'un médecin parmi l'équipe d'intervention policière:
L'enquête se poursuit sous la direction du Ministère public. Elle vise d'une part à préciser encore plus les motivations du preneur d'otages et d'autre part à établir les circonstances qui ont amené au tir du policier, indique encore la police vaudoise.
A ce stade, la piste terroriste n'est «clairement pas» privilégiée:
D'autres questions restent en suspens: à quelle gare est monté le preneur d'otages dans le train, s'il souffrait d'éventuels troubles psychologiques, depuis combien de temps il était arrivé en Suisse, était-il sous radar pour des antécédents violents?
De son côté, la compagnie de trains Travys a expliqué avoir remis aux enquêteurs les enregistrements de vidéo-surveillance du wagon et de plusieurs gares de la ligne. Elle a également salué l'attitude «exemplaire» de son conducteur. L'employé «était en interaction avec le preneur d'otages et a contribué à calmer la situation», selon elle.
L'affaire aura des conséquences politiques. Dans un communiqué, l'UDC Vaud appelle à «mettre fin à l'insécurité de l'asile immédiatement». Son chef de groupe Cédric Weissert interviendra lors de la prochaine session du Grand Conseil. Le conseiller national Yvan Pahud déposera une interpellation à Berne pour connaître le statut du requérant auteur de la prise d'otages.
«A ce stade, je n’ai aucune raison de penser que les règles n’ont pas été respectées», a-t-il ajouté en réponse à une question sur l'usage des armes par la police après un autre cas à Morges en 2021. Il n'a pas non plus voulu faire le procès de la politique d'asile:
Le conseiller fédéral Beat Jans est pour sa part intervenu sur les réseaux sociaux pour indiquer qu'il avait suivi cette prise d'otages «avec une vive émotion». Il a annoncé que le Secrétariat d'Etat aux migrations «va analyser ce cas et les conséquences éventuelles avec les cantons concernés». (ats/jch)