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Zurich: un policier acquitté dans une affaire de profilage racial

Un policier zurichois acquitté dans une affaire de profilage racial

Police outside the Hallenstadion, Saturday, 29 April 2023, in Zurich, Switzerland. On Saturday evening, former US President Barack Obama will appear in Switzerland for the first time. Leadership and c ...
Des officiers de police à Zurich.Keystone
Cette affaire occupe la justice zurichoise depuis plus de 14 ans, lorsque deux hommes ont supposé qu'ils étaient contrôlés en raison de leur couleur de peau.
15.02.2024, 23:2916.02.2024, 08:24
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La Cour suprême du canton de Zurich a confirmé jeudi l'acquittement d'un policier accusé de mise en danger de la vie d'autrui. Le plaignant, d'origine nigériane, estimait qu'il avait été contrôlé et frappé, car il est Noir.

Les faits remontent à octobre 2009. Le plaignant, âgé aujourd'hui de 50 ans, rentrait chez lui en tram en compagnie d'un ami, également à la peau noire. Un policier et une policière sont montés dans le tram et ont exigé les papiers d'identité du plaignant et de son ami.

Les deux policiers et les deux hommes sont descendus du tram à l'arrêt suivant où un troisième policier, le chef de la patrouille, les attendait. A partir de ce moment, les récits divergent.

Un contrôle «illégal»

Selon le plaignant, les policiers se sont jetés sur lui. Ils ont utilisé un spray au poivre avant de le rouer de coups. Selon les policiers, le plaignant s'est montré peu coopératif et les a agressés. Ils ont donc dû se défendre et l'ont plaqué au sol. Le contrôle était motivé, selon les policiers, par le fait qu'un des deux hommes présentait des similitudes avec une personne recherchée.

Le plaignant a subi de nombreuses blessures documentées par des médecins. Il a notamment eu une vertèbre lombaire fracturée et une grave blessure au genou.

Pour l'avocat du plaignant, le contrôle effectué par les policiers n'était pas légal. Il s'agit selon lui d'un cas de profilage racial. La version des policiers, selon laquelle ils voulaient vérifier s'il s'agissait d'une personne recherchée, ne vise qu'à assurer leur protection, estime l'avocat.

«A juste titre»

Pour le président de la Cour suprême, «le profilage racial n'est pas l'objet de cette procédure pénale», a-t-il déclaré durant l'audience. Dans l'acte d'accusation, la procureure chargée de l'affaire estime que le contrôle d'identité a été effectué à juste titre. Le tribunal ne peut plus s'écarter de cette hypothèse, a précisé le juge.

Pour l'avocat du policier, il ne s'agissait pas d'un cas de profilage racial. Les policiers ont dû arrêter le plaignant, car il s'est énervé et a attaqué les agents. Il ne peut être question d'un excès de violence de la part des policiers. Il a donc demandé que l'acquittement prononcé en première instance soit confirmé.

En première instance en 2018, les trois policiers ont été acquittés par le tribunal de district de Zurich de l'accusation de mise en danger de la vie d'autrui. La procureure avait aussi demandé l'acquittement. Le plaignant a fait recours contre l'acquittement du chef de la patrouille. L'acquittement des deux autres policiers est entré en force.

Motivation raciste

Cette affaire occupe la justice zurichoise depuis 14 ans, mais aussi plusieurs organisations non gouvernementales (ONG). Elles suivent chaque étape de la procédure. Jeudi, l'Alliance contre le profilage racial a organisé une conférence de presse durant laquelle elle a affirmé que cette affaire est un cas typique de contrôle policier à motivation raciste.

Des dizaines de sympathisants du plaignant se sont rassemblés devant la Cour suprême pour une manifestation. Ils ont ensuite accompagné le plaignant dans la salle d'audience. Durant l'audience, le policier, âgé aujourd'hui de 48 ans, a déclaré que la longue procédure judiciaire lui pesait personnellement. Un murmure s'est élevé dans les rangs des sympathisants du plaignant. Le juge a alors menacé de faire évacuer la salle en cas de récidive. (ats/jch)

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